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0683 Scientific Results of a Journey in Central Asia, 1899-1902 : vol.4
Scientific Results of a Journey in Central Asia, 1899-1902 : vol.4 / Page 683 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000216
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JOURNEYS OF BONVALOT, DUTREUII, DE RHINS AND GRENARD.

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barren and desolate country. The Jäschil-köl made an agreeable break in the monotonous scenery. »Depuis ce lac, qui est à deux journées de la source du Kéria dâria, on suit une série de longues vallées et de cirques au sol rougeâtre, resserrés entre des chaînes de montagnes dont les sommets et les flancs septentrionaux seuls, à partir de 5500 à 5600 mètres, conservent leur manteau de neige et derrière lesquels, vers le sud, se montraient les cimes des gang-ri ou glaciers, qui forment une troisième chaîne, à peu près parallèle à l'Oustoun tâgh et à l'Altyn tâgh.»

The real journey across the plateau of Tibet was begun in the autumn of 1893, the start being made from Tschertschen and the goal being the Tengri-nor, the same point at which Bonvalot was forced to turn back. Thence the journey was continued to Peking viâ the Koko-nor. Speaking of the sources of the Kara-muran, Grenard says: »Le 27 septembre, nous arrivâmes au bord et non loin de la source de la branche la plus importante et la plus méridionale du Kara mouren. Les origines de cette rivière étaient dès lors complètement reconnues. Sa vallée, haute de 5200 mètres, large de trois kilomètres, au fond uni comme un plancher, est, ainsi que les autres vallées de l'Arka tâgh, de nature schisteuse, absolument aride et déserte; pas une touffe d'herbe, pas une trace d'animal, pas un vol d'oiseau, rien qu'un peu d'eau qui court, agile et claire, sur les galets plats. Près de nous, à notre gauche, se dressait une masse colossale de neige et de glace, puissamment établie sur sa vaste base, élançant à 736o mètres son pic le plus élevé. C'est le point culminant non seulement de la chaîne, mais probablement aussi de toute la région entre le Turkestan et l'Himalaya.» His impressions after crossing the Arkatagh he describes in the following words: »Le prochain jour de marche nous conduisit au sommet d'un col de 5550 mètres sur la ligne de faîte de l'Arka-tâgh. Ce ne fut point sans quelque battement de coeur que nous plongeâmes les regards de l'autre côté; car si notre bonne fortune nous avait permis de nous frayer un passage à travers la première des chaînes qui nous séparaient du Tibet, rien ne nous garantissait, puisqu'il n'y avait jamais eu de route par là, que nous ne verrions pas se dresser au delà une barrière définitivement infranchissable. Nous fûmes rassurés en découvrant au-dessous de nous un plateau large de 25 milles, fermé au midi par une ligne de montagnes aux sommets presque régulièrement découpés en pointes, frangeant le ciel d'une dentelle blanche, mais au milieu desquelles, droit en face de nous, se dessinait nettement une passe qui semblait nous attendre. Ce soir-là nous campâmes donc de bonne humeur au pied méridional de l'Arka tâgh. Rien n'est plus caractéristique de ces pays de la Haute Asie que ce que nous apercevions de notre tente, cet immense plateau désert étendu entre deux murailles neigeuses. Le sol, qui, vu d'un point élevé, paraît presque plat, est en réalité bossué de monticules et de collines, coupé de ravins généralement sans eau, creusé d'une foule de dépressions où se cachent autant de mares vaseuses, humbles satellites du grand lac d'azur infiniment tranquille, qui reflète le soleil ou les nuages et nulle autre chose. La terre est gercée par la gelée, de couleur bise, à. peine relevée de loin en loin par une plague neigeuse ou par une petite tache jaunâtre d'herbe, rude et courte, et, là-bas, dominant tout, les énormes montagnes de neige, aux formes lourdes et ramassées, comme accablées sous les poids de leur solennité morne, achèvent l'impression d'ennui désolé que donne ce paysage hostile à la vie.»