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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0062 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
東アジアの記憶 : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / 62 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000249
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46   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

fut placé dans un lieu large et ouvert et on ne le découvrit qu'après l'avoir adoré et lui avoir rendu (le grands honneurs !. » • Les marchands qui suivent le cortège de l'image, doivent être ceux qui firent connaître au roi les mérites personnels du Buddha, ils furent également les commentateurs zélés des enseignements inscrits sur l'image.

Rudrâyana, touché par le récit des marchands « repoussant toutes les affaires et tout autre objet, s'assit le matin, les jambes croisées, le corps droit, et replaçant sa mémoire devant son esprit, il se mit à réfléchir sur la production des causes [successives de l'existence] qui se compose de douze termes, en l'envisageant tant dans l'ordre direct que clans l'ordre inverse, de cette manière : cela étant, ceci est ; de la production de cela, ceci est produit, et en commençant par : « Les concepts ont pour cause l'ignorance », jusqu'à cc qu'il .arrivût à l'anéantissement de ce qui n'est qu'une grande masse de maux. Pendant qu'il réfléchissait ainsi sur la production des causes, qui se compose de douze termes, en l'envisageant dans l'ordre direct, fendant avec la foudre de la science la montagne d'où l'on croit voir que c'est le corps qui existe, montagne qui s'élève avec vingt sommets, il vit face à face la récompense de l'état de (;rotâpatti et quand il eut reconnu les vérités, il récita cette stance :

« La vue de la science a été purifiée [en moi] par le Buddha, qui est le joyau du monde : adoration à ce bon médecin dont cette guérison est cer= tainement l'ouvrager ! ».

Cet épisode est représenté sur notre peinture : le roi Rudrâyana agenouillé, et des personnages appartenant sans doute à la domesticité du palais, rendent hommage à la représentation du Maître 3 (n° 87).

1. BURNOUF, Introduction, p. 342.

Inscription n" 85 : « 'phrin-yig-gi don Itar utra-ya-nas than-ka-la bkur-ste byas-pa » _ (Se férant) au sens de la lettre, Uträyana (Rudräyana) rend hommage à l'image.

Inscription n° 86 bis : « rgyal-po dan [b]skorrgyal dgra-boom-la limb-pa. » = Le roi et (les gens de) la suite royale atteignent l'état d'arhat.

'2. BURNOUF, Introduction, p. 544.

Inscription n° 87 : « rgyal-po'i thaü-ka'i chig[s]bëad-kyi don bsam-pas rgyan-brugsthob-pa » = Le roi ayant médité sur le sens des stances de la peinture atteint l'état de srotäpatti.

Remarquons tout d'abord l'expression rgyanbiugs pour srolàpanna, la forme exacte est rgyundu Tugs pa (BURNOUF, Introduction, p. 293; Mahàvyutpatti, ed. DENISON Ross (Memoirs of the Asiatic

Soc. of Bengal, vol. II, p. 44). L'auteur de l'inscription se conforme à la légende qui reconnaît que le roi « vit face à face l'état de srotûpatti » (13uuNour, Introduction, p. 344), mais il avait commis une erreur manifeste en annonçant dans une inscription précédente (n° 86 bis) : cc Le roi et (les gens de) la suite royale atteignentl'état d'arhat.» La dignité de srol~cpatti est très inférieure à celle d'arhat et il est impossible d'admettre les termes de ces inscriptions.

3. Cette légende extraite du Divyàvadâna (éd. CO\VELL, p. 544 et suiv.), est traduite dans l'Introduction à l'Histoire du Buddhisme indien de Bue-NOUE (pp. 340-344); elle est également mentionnée avec renvoi à la traduction de BURNOUF dans ScuIEFNER, Leben, p. 274. Enfin M. B. LAUFER a ajouté à sa traduction de la première partie du Citralaksana