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0230 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
東アジアの記憶 : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / 230 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000249
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  •                            158   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

2° Il n'y a pas un émploi uniforme des formes archaïsantes dans nos trois fragments, ni même parfois à l'intérieur d'un même fragment 1. Ceci pourrait s'expliquer soit parce que le maintien de ces formes archaïsantes avait quelque chose d'artificiel et d'arbitraire sur quoi on n'était pas toujours d'accord, soit parce qu'une tradition remontant directement ou indirectement à Mei Tsö imposait pour un même caractère une forme « ancienne » clans un passage, et une forme « moderne » dans un autre. Nous ne sommes pas encore en mesure d'en décider 2.

Sur l'origine de ces formes archaïsantes, M. Shimada 3 a émis une hypothèse qui est peut-être juste, au moins en partie. Selon lui, l'introduction des formes aberrantes dans les manuscrits du Chou king pourrait être due dans une certaine mesure à l'influence des textes en caractères vraiment archaïques trouvés en 280 ou 281 dans la tombe de Ki. Il n'est pas exclu en effet qu'à une époque où furent composés tant de faux, la découverte merveilleuse, et qui paraît authentique, d'une bibliothèque grace à laquelle on connut des oeuvres comme les Annales écrites sur bambou ou le Voyage de l'empereur Mou, ait eu une répercussion jusque sur le texte du Chou king. Il ne faut pas oublier toutefois que les textes découverts en 280-281 devaient être, de par la date de leur enfouissement, en écriture des Tcheou, c'est-à-dire en lion-wen encore plus ,archaïque que l' « écriture sigillaire » au lieu que les formes aberrantes du pseudo-kou-wen ne sont que de l'écriture li archaïsée. Et d'ailleurs il est possible, vu le terme li-kou de la préface du pseudo-K'ong Ngan-kouo, que certaines de ces formes aient été adoptées lorsque cette préface fut écrite, c'est-à-dire selon moi au milieu du Ille siècle, 30 ans avant l'ouverture de la tombe de Ki.

Quoi qu'il en soit de ce point, et quelques améliorations que les découvertes de Touen-houang doivent apporter au Chou king issu de la révision de 744, nous pouvons dès maintenant constater que nous possédons les plus anciens manuscrits d'un des grands classiques chinois, et précisément de celui dont la tradition est le plus embrouillée et le moins fidèle. C'est là le fait certain, et qu'il valait peut-être de signaler.

4. Il ne s'agit naturellement que du texte même du classique, car pour le pseudo-commentaire de K'ong Ngan-kouo on emploie toujours les caractères usuels.

2. En tout cas, nos manuscrits apportent une confirmation inespérée à propos d'un des rares caractères spéciaux au kou-wen et dont l'existence dans le Chou king avant 744 nous était attestée par

les sources littéraires. On savait par le Yi ts'ie king yin yi de Hivan-ying, écrit au milieu du vu° siècle, que, dans le premier paragraphe de la section i * Yue-ming, le mot ite to s'écrivait, au début des T'ang, sans la clef 60; or tel est bien le cas dans celui de nos manuscrits qui renferme cette section.

3. Kou wen kieou chou k'ao, ch. 4, f° 53 v°.