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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0208 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
東アジアの記憶 : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / 208 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000249
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136   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

personnellement K'ong Ngan-kouo, et l'interrogea sur son texte, au dire de Pan Kou'. Mais Sseu-ma Ts'ien ne sait encore rien de l'histoire du roi Kong de Lou et de la musique merveilleuse qui se fait entendre à point pour sauver la maison de Confucius ; tout ce qu'il dit, c'est que le manuscrit appartenait à la famille de Confucius.

La légende de la découverte par le roi Kong de Lou semble être née dans la deuxième moitié du icr siècle avant notre ère. Les histoires des trouvailles s'étaient embellies. La tradition relative à Fou-cheng s'altérait déjà, malgré Sseu-ma Ts'ien, et devait aboutir un siècle plus tard aux contradictions du Louen heng. De même pour le manuscrit de la famille de Confucius; autour de lui on groupe peu à peu tout ce qu'on croyait connaître de manuscrits en kou-wen plus ou moins authentiques. Au Chou king en kou-wen de K'ong Ngan-kouo, la tradition de la fin du Ier siècle avant notre ère associe déjà, clans la lettre de Lieou I-Iin, une partie du Li ki, et môme, si Pan kou ne fait ici que suivre Lieou Hin, le Louen yu et le Hiao king. A ces textes, le progrès de la légende ajoutera au ler siècle de notre ère le Tch'ouen ls'ieou de la recension de Tso ; Wang Tch'ong et Hiu Chen nous en rendent témoignage. Mais entre la légende nouvelle de la découverte par le roi Kong de Lou et le déchiffrement par K'ong Ngan-kouo, il y avait une sorte d'antinomie, car on savait bien que K'ong Ngan-kouo vivait sous l'empereur Wou. De là cette version contraire à toute chronologie et qui, dans le Ts'ien han chou comme clans le Louen heng, cherche à faire du roi Kong de Lou et de K'ong Ngan-kouo cieux contemporains, vivant tous deux sous le règne de l'empereur Wou 2. Il n'y a, je crois, rien à retenir de la légende relative au roi Kong de Lou. Quant au manuscrit de K'ong Ngan-kouo, on remarquera que l'examen qu'en fit Lieou I-liang dans la deuxième moitié du I°r siècle avant notre ère, tel que nous en connaissons les résultats par Pan Kou, ne parle plus que de différences assez minimes avec la recension de Fou-cheng: trois tablettes entières, quelques centaines de variantes graphiques. Mais déjà il n'est plus question des « 16 chapitres perclus » qui auraient da se trouver dans le manuscrit de K'ong Ngan-kouo conservé aux archives des Han. Sseu-ma Ts'ien n'avait guère puisé dans

4. Cf. Chavannes, Méni. hislor., I, cxxiv-cxxviii.

'2. Le 54   de Pan Kou ne doit pas être
une faute de l'historien; il a dù le copier dans les travaux bibliographiques de Licou Iliang et de Licou Hin. Or il est assez frappant de remarquer que pour la découverte controversée de la Grande Harangue, nous avons une citation formelle de

l'ouvrage de Licou'Jiang, où il est dit que la Grande Harangue fut trouvée dans un mur « à la fin de Wou-ti » (wou-fi-mo); cf. Chavannes, Méru. hislor., I, p. cxxxl. C'est déjà, dès la fin du ter siècle avant notre ère, la tradition absurde que Wang Sou exposera au milieu du 111° siècle dans sa postface du Kin yu ; le roi Kong de Lou démolit la maison de