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0219 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
東アジアの記憶 : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / 219 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000249
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LE CHOU KING ET LE CHANG CHOU CHE WEN   147

donc pas douteux qu'il ne s'agit pas là des formes adoptées dans le déchiffrement de K'ong Ngan-kouo, mais bien des formes archaïques données par les fiches qu'on disait avoir été retrouvées dans le mur de la maison de Confucius, et qui étaient conservées dans les archives des Han. Hiu Chen dut pouvoir connaître ces documents, directement ou indirectement.

Classiques sur' pierre, commentaires des Han, Chouo wen, enfin traditions annexées aux classiques sous le titre de a wei, tels sont les principaux matériaux sur lesquels travailla le faussaire dont l'oeuvre fut présentée au trône en 317-323. Mais la bizarreriedu terme de kou-wen, « écriture ancienne», appliqué à un texte en écriture courante, et plus encore l'ambiguïté de l'expression li-kou « écriture li archaïsante (?) » que lui substitua le faussaire, portèrent leurs fruits. Peut-être, dès le début, le faussaire jugea-t-il bon de justifier ces termes en entremêlant son texte de formes « archaïques » plus ou moins authentiques. En tout cas, ses successeurs n'y manquèrent pas. Il ne s'agit plus là des formes du kou-wen ou de l'écriture « sigillaire » conservées par le Chouo wen, mais de graphies aberrantes ou de caractères pris phonétiquement l'un pour l'autre, et se rattachant toujours ou presque toujours à l'écriture li. Il n'est pas invraisemblable qu'un certain nombre de ces formes aient reposé sur une tradition valable. Mais du Ive siècle à la fin du vie, des lettrés épris d'archaïsme se plurent à multiplier ces graphies anormales, et parfois sans doute à en généraliser l'emploi en les étendant d'un cas isolé à tous ceux où le même mot reparaissait dans d'autres sections du classique.

Tel était donc le Chou king du début du vile siècle : une recension fabriquée au moins en partie, trois siècles plus tôt, par un faussaire, précédé d'une préface et accompagné d'un commentaire parfaitement apocryphes, émaillé enfin de formes archaïsantes où il était devenu fort difficile de faire le départ entre ce qui provenait d'une tradition repectable et ce qui n'était dû qu'à la fantaisie de lettrés récents. C'est là le Chou king que glosèrent alors Lou Tö-ming et K'ong Ying-ta. Mais l'histoire du Chou king ne s'arrête pas là ; le zèle bien intentionné, mais fâcheux, d'un empereur allait faire subir au classique une nouvelle transformation.

Le texte de Mei Tsö avait été présenté à une dynastie établie au Sud du Fleuve Bleu ; jusque dans la deuxième moitié du vie siècle, c'est surtout dans les régions du Kiang-sou et du Tchö-kiang que cette recension fut étudiée ; c'est là que les lettrés farcirent de caractères archaïques, authentiques ou