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0377 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 377 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000183
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Part iii]   LES MANDALAS   1407

scènes marginales. Les palais paradisiaques ont disparu. Amitâbha se dresse parmi les arbres aux fruits précieux qui jaillissent de son trône de lotus, mais il n'est pas assisté par Bhaishajyarâja et Bhaishajyasamudgata. Seuls auprès de lui Mahâsthâma et Avalokiteçvara sont assis sur le lotus, entre deux assistants debout. Sur la plate- forme où dansait l'apsaras, il ne reste plus que l'autel avec ses deux orants ; deux Bodhisattvas en avant de la balustrade planent assis sur des fleurs de lotus, accompagnés de deux assistants et suivis d'un troisième. Des petits enfants en prière représentent les âmes qui renaissent dans le Paradis d'Occident. Elles sont accompagnées d'inscriptions qui précisent chacune des trois classes à laquelle ils appartiennent. Tout en bas, une porte indique l'entrée du Paradis et, parmi des enfants jouants, une petite figure de donatrice apparaît, agenouillée sur un tapis tandis que deux donateurs lui font face.

Enfin, chose nouvelle pour nous, mais que nous retrouverons dans d'autres mandalas, tout en haut, dans les coins de droite et de gauche, un petit Buddha apparaît, symbolisant, comme nous le verrons plus loin, tous les Buddhas des trois mondes et des dix directions.

On a des réductions plus marquées encore des grandes compositions originales. J'en reproduis une (Ch. lii. oc4) qui vaut d'être retenue parce que, dans sa réduction même, elle présente des caractères originaux. Amitâbha est accompagné des deux prêtres, Bhaishajyasamudgata et Bhaishajyaraja. Mais l'un d'entre eux a des chairs rouge vif tandis que l'autre a des chairs roses et blanches. L'un a l'expression terrible, l'autre l'expression bénigne. li ce moment, à leur qualité particulière, ils ajoutent cette qualité générale de représenter l'esprit terrible et l'esprit bénin des manifestations de la figure centrale. Je reprendrai dans un chapitre spécial l'étude de ce point spécial. Je me contente de le signaler ici en passant.

Amitâbha est assisté de Mahâsthâma et d'Avalokiteçvara ; ceux-ci sont seuls, sans assistants ; au-devant d'Amitâbha se trouve un autel flanqué des deux Bodhisattvas orants. En bas deux Bodhisattvas qui de part et d'autre complètent la figuration, faisant d'une main la mzrdr~z de l'enseignement, tenant de l'autre une fleur de lotus, semblent bien être la Kouan-yin au lotus. Ceci nous permet d'identifier sous le même nom les deux Bodhisattvas, munis d'assistants, qui se trouvent au bas du mandala à ordonnance réduite décrit plus haut et classifié sous la cote xlvii. oor. Quant aux mandalas à large ordonnance, la figuration y est trop nombreuse et trop variée pour qu'il soit possible d'identifier les Bodhisattvas qui entourent les figures principales.

Cependant, la peinture que nous étudions en ce moment a aussi quelque chose de plus. Tout au bord, derrière Mahâsthâma et Avalokiteçvara, on voit la représentation de deux des quatre rois. Au fond, une ligne de montagnes surmontées d'arbres vient marquer la limite qui sépare les régions paradisiaques des continents terrestres et où s'exerce l'action protectrice des Catur-Mahârâjas. Si nous recourons une fois de plus au petit plan manuscrit de mandala (Ch. 001 86) dont j'ai déjà fait usage plus haut, nous verrons que, à la droite d'Amitâbha, derrière Mahâsthâma, se trouve Virûdhaka, Roi du Sud, et à sa gauche, derrière Avalokiteçvara, Vaiçravana, Roi du Nord. Ainsi donc, tandis que les mandalas à large ordonnance de Touen-houang ne nous offraient aucun exemple de la présence des quatre Rois des quatre points cardinaux, indiqués par le plan manuscrit, voici un mandala à ordonnance réduite qui vient, au moins en partie, combler cette lacune et confirmer l'ordonnance complète du plan manuscrit auquel nous devons l'identification de Bhaishajyasamudgata et de Bhaishajyarâja.

Nous retrouvons du reste les quatre Rois des quatre points cardinaux au grand complet sur un mandala à composition réduite (xlvi. 008) où Amitabha est entouré seulement de Mahâsthâma, d'Avalokiteçvara et deux orants. La distribution de notre plan manuscrit se trouve donc pleinement confirmée par les documents iconographiques.

J'ai parlé plus haut, à propos de la peinture Ch. lii. 004 (Pl. LXI I), de la transformation de Bhaishajyarâja et de Bhaishajyasamudgata en génies bénin et terrible d'Amitâbha. Il est une peinture, mandala à ordonnance plus réduite encore et de caractère particulier, qui soulève à nouveau cette question. Elle est cotée au British Museum sous le chiffre Ch. liii. cor (Th. B., Pl. x).

Au centre, sur un trône de fleur de lotus, figure Amitabha. Le dais est soutenu par des arbres paradisiaques aux fruits précieux. Il est assisté de Mahâsthâma, d'Avalokiteçvara et de deux orants. Au bas, on voit la porte du Paradis. Dans le coin de droite une donatrice portant un costume à la mode du début des Tang ; le coin de gauche qui devait porter les donateurs est détruit. Mais la particularité de cette peinture réside en ce fait que, si Amitabha est assisté de ses deux figures de prêtres, Mahâsthâma et Avalokiteçvara ont les mêmes assistants.

Comment interpréter dans ce cas, en dehors de Bhaishajyarâja et de Bhaishajyasamudgata, les autres figures