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0393 Serindia : vol.3
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doi: 10.20676/00000183
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Part iii]   LES MANDALAS   1423

figurer aussi en haut une rangée de Bodhisattvas, puis, au-dessous des dix Rois, une rangée de Kumaras et, enfin, une rangée de démons.

Cette peinture, fort ancienne, n'est du reste pas japonaise. Les critiques japonais la croient coréenne, peut-être chinoise. Elle rappelle étrangement, en tout cas, les peintures du Turkestan oriental.

La composition de Kshitigarbha présidant aux six gatis n'a pas toujours été exclusive de celle qui représente Kshitigarbha au milieu des Rois infernaux. Sur une peinture de Touen-houang (Ch. lxi. 009 ; Th. B., Pl. XXXIX) on voit Kshitigarbha siéger sur le lotus, portant le sistre et la boule maxi ; les bandes dans lesquelles sont figurées les sixgatis se développent de part et d'autre de l'auréole; en bas, par rangée de cinq, à droite et à gauche, en costume chinois, siègent les dix Rois. Au-devant de l'autel, on retrouve l'orant et le lion que nous avons déjà signalés. Ici les deux formes aujourd'hui connues des mandalas de Kshitigarbha s'entremêlent pour n'en plus former qu'une.

Avec les mandalas de Kshitigarbha nous avons achevé de passer en revue les mandalas de Bodhisattvas. Ils nous sont apparus ici avec un caractère, une ordonnance et un développement qui ne le cèdent en rien aux mandalas des Buddhas. Avalokiteçvara et Kshitigarbha s'y sont présentés dans une ordonnance telle qu'ils y surpassent le caractère et l'importance qu'on pouvait leur attribuer. Ainsi ils nous démontrent qu'il fut un temps où ils régnaient plus entièrement qu'aujourd'hui sur les âmes ; dans toute l'autorité de leur passé, ils évoquent une ferveur disparue.

X

Les Mandalas : les Comparses.

On a vu au chapitre II quels étaient les caractères généraux des mandalas. Ils se distribuent suivant un plan d'ensemble à peu près invariable dans son ordonnance générale. Au milieu, la figure centrale, Buddha ou Bodhisattva, flanqué de ses assistants qui, eux-mêmes, peuvent être accompagnés de leurs propres assistants. Tout autour sont distribués des Bodhisattvas anonymes ; les palais célestes se développent dans la partie supérieure de la peinture ; les eaux du fleuve céleste coulent sous les plateformes richement ornées qu'occupent les dieux.

Mais on a vu aussi que, dans ce personnel secondaire, certains assistants présentaient des particularités très intéressantes et sc retrouvaient dans des mandalas divers. C'est sur ce point qu'il y a lieu de revenir. Nous avons à rapprocher ces peintures les unes des autres et à tirer de ce rapprochement des conclusions que leur étude successive ne nous avait pas permis d'établir.

Nous pouvons constater tout d'abord la généralité de certaines figurations. Les Buddhas des trois époques et des dix directions de l'espace figurent aussi bien dans les mandalas de Buddhas comme Amitâbha (Ch. xlvii. ooi) et Çâkyamuni (Ch. liv. 004) que dans le mandala d'un Bodhisattva comme Avalokiteçvara (Ch. lvi. 0019 et Ch. lvi. 0014). Il est vrai que, dans le grand mandala sino-tibétain (Ch. xxxvii. 004, Pl. LIX ; Th. B., Pl. III) d'Avalokiteçvara présidé par Bhaishajyarâja, tous les Buddhas des dix directions sont remplacés par des Bodhisattvas, ce qui est plus conforme à la nature de la divinité évoquée. Il n'en reste pas moins que nous avons, contre cet exemple unique, deux exemples formels où nous voyons le Bodhisattva de Miséricorde appelant par son rayonnement divin les êtres supérieurs de l'espace qu'il n'a pas encore égalés.

D'autres divinités dont l'évocation est, pour ainsi dire, générale et qui figurent presque obligatoirement dans les mandalas, sont les Catur-Mahârajas. Les quatre Rois des quatre points cardinaux sont parfois au complet. Parfois ils sont réduits à deux seulement. Dans ce cas, c'est Vaiçravana et Virudhaka qui sont choisis de préférence. Ils évoquent toujours, en tout cas, la présence des deux autres. On les trouve au complet dans un mandala d'Amitäbha (Ch. xlvi. 008) et dans deux mandalas d'Avalokiteçvara (Ch. lvi. 0019 et lvi. 0014). On les trouve au nombre de deux et, dans les deux cas, il s'agit de Vaiçravana et de Virudhaka, dans un mandala d'Amitabha (Ch. lii. 004, Pl. LXII) et dans un mandala de Maitreya (Ch. lviii. ooi, Pl. LVIII). Dans ce dernier, cependant, ils sont assistés chacun d'un Vajrapâni. On les retrouve encore au nombre de deux dans un mandala d'Avalokiteçvara (Ch. 00102, Pl. LX). Mais il faut noter encore que dans un mandala du Bodhisattva de Miséricorde, où ils figurent au complet et que j'ai déjà cité (Ch. lvi. 0014), ils sont accompagnés aussi des clan des quatre éléments.

Passons maintenant aux Bodhisattvas assistants. Avalokiteçvara et Mahâsthâma sont les acolytes bien définis d'Amitâbha. Aucune inscription ne nous permet de déterminer les Bodhisattvas assistants de Maitreya dans le mandala où celui-ci apparaît sous la forme d'un Buddha. Aux côtés de Bhaishajyaguru, le Buddha de Médecine, nous trouvons Samantabhadra et Manjuçri (Ch. lii. 003, Pl. LVII, et Ch. liii. 002, Pl. LVI) ; ce sont aussi des assistants d'Avalokiteçvara (Ch. 0074 ; xxxvii. 004 ; 1v. 0023). Nous trouvonsAkâçagarbha en qualité d'assistant de Çâkyamuni et il est probable que son partenaire n'est autre que Kshitigarbha. Sùryaprabha et Candraprabha