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0394 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 394 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000183
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OCR読み取り結果

 

1424 PAINTINGS FROM THE CAVES OF THE THOUSAND BUDDHAS [App. E

figurent dans les mandalas de Bhaishajyaguru aussi bien que dans un mandala d'Avalokiteçvara (Ch. lvi. 0019) et, enfin, Brahmâ et Indra que l'on se serait attendu à trouver aux côtes de Çâkyamuni, figurent, au contraire, sous l'aspect non plus d'un prince indien, comme dans les sculptures gandhâriennes, mais d'un empereur chinois, dans deux mandalas d'Avalokiteçvara (Ch. lvi. 0014 ; 0019).

Enfin, le lecteur aura sans doute été frappé de ces figures de prêtres qui se tiennent à droite et à gauche des Buddhas et des Bodhisattvas et que les inscriptions nous ont permis d'identifier de façons très diverses. Nous savons désormais que, dans les mandalas d'Amitâbha, ils représentent Bhaishajyarâja et Bhaishajyasamudgata, incarnations respectives de Vimalagarbha et de Vimalanetra ; que, dans ceux de Çâkyamuni et d'Avalokiteçvara, ils représentent Subhati et Çâriputra ou Ananda et Kâçyapa ; mais nous les retrouvons aussi dans les mandalas d'Avalokiteçvara et de Bhaishajyaguru.

Si ces figures de prêtres incarnent des personnages divers, ils prennent cependant un aspect d'ordre tantrique, car l'un apparaît comme un génie bénin, l'autre comme un génie terrible, et l'on voit que ces deux symboles de l'activité rédemptrice, pitoyable ou redoutable des Buddhas et des Bodhisattvas viennent revêtir des personnages historiques ou mythiques complètement étrangers quant à leur origine à ces idées tantriques.

Mais il y a plus. Cette figuration du génie bénin et du génie malin peut consister en deux assistants qui, sous une forme également bénigne, prennent l'aspect de ces devas, peuplant les mandalas. J'ai signalé plus haut, dans un mandala de Bhaishajyaguru (Ch. lii. 003, Pl. LVII), des assistants de ce genre. J'ai fondé cette identification sur une peinture de Touen-houang (Ch. lvii. 004, Pl. LXVI) où l'on voit seulement Avalokiteçvara entre deux assistants : ce n'est donc pas un mandala. Ces deux assistants apparaissent sous la même forme bénigne, mais ils sont désignés chacun par une inscription très explicite.

tit   [U :], le bon Kumâra, au moment où il adore.

fit   14, le mauvais Kumâra, au moment où il adore.

Ce sont donc ces assistants que les Japonais appellent des Dôjin et qui incarnent l'activité bénigne ou terrible du Bodhisattva auquel ils sont attachés. Ce sont des figures proprement tantriques. Il est curieux de voir ici l'inscription évoquer des idées tantriques que la représentation plastique n'exprime pas encore. On peut se rendre compte maintenant de la double signification des assistants-prêtres des Buddhas et des Bodhisattvas. A leur personnalité historique ou légendaire est venue s'en ajouter une autre, toute mystique et qui dérive de ces idées désordonnées et monstrueuses de l'hindouisme, dont la fortune devait être si grande au Tibet. Elles avaient cependant à vaincre une telle résistance dans le Turkestan oriental et en Chine que la figuration démoniaque n'est pas arrivée à déformer les types plastiques et que, même, on peut les voir demeurer humains et purs sous l'inscription qui les désigne comme les proches parents des monstres tibétains.

Ce n'est pas, du reste, la seule manifestation tantrique dans les peintures de Touen-houang. Nous en avons vu des exemples dans les mandalas d'Avalokiteçvara (Ch. lvi. 0019) avec les figures de Maheçvara et de Mahâkala ou bien avec les formes terribles de Vajrapâni (Ch. 00102; xxviii. 006 ; lvi. 0014 ; lvi. 0019). Dans l'une de ces peintures (Ch. xxviii. 006), nous avons même vu, aux pieds des Vajrapäni, le Roi-Esprit des Éléphants et le Roi-Esprit des Nâgas, agenouillés et domptés par la puissance de ces ` Protecteurs de la Religion '. On a vu que leur identification avait été possible grâce à une stèle étudiée par M. Chavannes et que celui-ci avait rapprochée de certaines figurations des grottes de Kong-hien.4' Il est intéressant de remarquer ici qu'on retrouve ces mêmes Rois-Esprits des Éléphants et des Nâgas à Chötschö dans un fragment de fresque de Bäzäklik qui représentait certainement un mandala d'Avalokiteçvara.'" Les éléments qui subsistent montrent même que la composition en devait être fort développée.

XI

Les Mandalas sur les stèles et les sculptures.

L'ordonnance générale des mandalas nous apparaît donc maintenant comme déterminée dans ses éléments constituants. Leur figuration abondante, en dehors des figurants de troisième ordre qui se perdent dans la foule paradisiaque, est nettement déterminée. Ces peintures de Touen-houang nous ont livré maintenant tout ce qu'elles pouvaient donner de renseignements certains sur l'iconographie bouddhique. Il nous reste encore

  • 1' Chavannes, Six lllonumenls de la Sculpture chinoise, Ars Asialica, ii. i 5, et Mission archéologique en Chine,

Planche CCLXXI, fig. 406.

" A. von Le Coq, Chötschö, Planche XXXII.