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0384 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 384 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000183
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1414 PAINTINGS FROM THE CAVES OF THE THOUSAND BUDDHAS [App. E

De même que ce porteur du foudre est associé avec Kouan-yin, il en est un autre qui est mis en rapport avec Çakyamuni. Ce dernier règne sur les régions du Nord. I1 est désigné dans le Butsuzd-zuï sous le nom de

.

Nd .k . ' Kin-kang-Yaksha, ' qui brise et renverse tous les Yakshas redoutables.' 32

La question qui se pose tout d'abord est de savoir si, dans le mandala de Kouan-yin, nous avons les deux Vajrapâni, celui du Nord et celui du Sud et, par conséquent, celui qui est spécialement consacré à Avalokiteçvara it côté de celui qui est consacré à Çâkyamuni, ou bien si nous avons seulement, par amour de la symétrie, deux exemplaires du Vajrapâni consacré à Avalokiteçvara.

Je ne crois pas à la duplication d'un seul Vajrapâni. Le fait que l'un préside aux régions du Nord, l'autre aux régions du Sud, me fait penser que le Vajrapâni, incarnation de Çâkyamuni, vient assister celui de Kouan-yin dans le mandala d'Avalokiteçvara. Son action bienfaisante s'exerce en effet dans toutes les régions de l'espace et c'est une des particularités essentielles du mandala que de les évoquer toutes. De quatre, elles se réduisent a deux dans les mandalas peints. C'est ainsi qu'ailleurs (peintures Ch. lii. 004, Pl. LXII ; lviii. oox, Pl. LVIII ; Th. B., Pl. Ix) nous avons vu les quatre Rois des quatre points cardinaux se réduire à deux seulement. Mais je ne connais pas d'exemple où l'évocation de l'action bienfaisante d'un Buddha ou d'un Bodhisattva dans l'espace soit limitée à l'une seulement des quatre directions. Dès lors, ou bien il faut accepter tel quel le groupe que le Butsuzôznï nous donne comme un groupe complet et le reporter sur la peinture ; ou bien, il faut considérer qu'un autre Vajrapani, incarnation de Kouan-yin, est venu se joindre au premier. La première de ces solutions est de beaucoup la plus probable et il n'y a rien que de très ordinaire à voir un Vajrapâni, incarnation de Çâkyamuni, venir faire pendant, dans un mandala d'Avalokiteçvara, à un Vajrapani, incarnation du Bodhisattva de Miséricorde.

Il nous reste maintenant à identifier les génies agenouillés aux pieds des deux ' porteurs du foudre ' à la tête de feu. Le texte du Butsuzô-zuï doit déjà nous faire penser qu'il s'agit de démons et de chen malfaisants soumis par la force universelle des Vajrapânis. Si nous rapprochons de notre peinture une stèle à inscriptions récemment étudiée par M. Chavannes, nous pourrons mettre ce fait hors de doute 33

La stèle représente, en somme, un mandala que l'inscription dit être consacré à Çâkyamuni.34 Sur le piédestal, et au-dessous des deux Vajrapâni, on trouve une série de dix personnages. Ce sont les Rois-Esprits des nicgas, des vents, des perles, du feu, des arbres, des montagnes, des poissons, des éléphants, des oiseaux, des lions. A comparer les personnages de notre peinture à ceux de la stèle, on voit que, dans le mandala peint

d'Avalokiteçvara, le Roi-Esprit des Éléphants, .    1, se trouve à genoux devant le Vajrapani à la droite de

la figure centrale, et que le Roi-Esprit des nâgas, lI •   1, se trouve à genoux devant le Vajrapani de gauche.

Nous avons donc bien devant nous, comme le supposait M. Chavannes, des divinités populaires soumises par la religion universelle et devenues des Yakshas. Ce sont les personnifications des génies malfaisants écrasés et convertis par les porteurs du foudre. Ils sont si bien subjugués par les Vajrapânis qu'ils les assistent dans les peintures, à genoux et les mains jointes.

Un autre mandala de Kouan-yin (Ch. lvi. 0014), dont l'ordonnance est cette fois très développée, va nous permettre de déterminer encore certains éléments nouveaux. On y retrouve, au centre, Avalokiteçvara aux onze têtes et aux mille bras, dans son auréole de mains innombrables munies de l'oeil de sagesse dans la paume

ouverte. En haut, à droite et à gauche, HA*K4 et   , le Bodhisattva Sûryagarbha (du soleil)
et le Bodhisattva Candragarbha (de la lune) ; au-dessous, à droite et à gauche, deux groupes de Buddhas, avec

l'inscription   -j j   1   1J   - , représentent tous les Buddhas des trois époques et des dix
côtés. Puis, au-dessous encore, à la gauche et à la droite de la figure centrale, on voit les Catur-Mahârâjas. Des inscriptions qui les accompagnent les identifient d'une manière tout à fait précise. On lit, à gauche :

Mt[Ittta~cInq

il f6   iq

s2   -Ut —1 14,   A.. L'image

porte à gauche : pen-ii the kia 7 } 1lef

33 Ars Asialica, n. ' Six Monuments de la Peinture chinoise,' par Ed. Chavannes, chap. iii. ' Une sculpture

bouddhique de l'année 543,' p. r5 (Pl. XXV et XXI X).

34 Je serai porté à croire qu'au moins les figures centrales, par suite d'une erreur du sculpteur, viennent d'un mandala d'Amitâbha et non de çakyamuni.