国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Part iii] LES MANDALAS 1427
Quant à des mandalas qui associent la représentation du groupe de Prabhûtaratna et de Çâkyamuni à celle de Çâkyamuni lui-même, nous en avons de nombreux exemples dans les grottes.47 Dans la grotte n° XII de Yun-kang (n° 249) et la grotte XX (n° 262), on en voit deux excellents exemples. Prabhûtaratna et Çâkyamuni siègent en bas, dans une niche autour de laquelle sont sculptées les images des nombreux Buddhas et Bodhisattvas, qui les écoutent. Dans une représentation du même sujet (n° 203) ils sont même assistés de deux Bodhisattvas. Il semble en être de même dans la grotte XX. Au-dessus d'eux, dans une niche, on voit Çâkyamuni, accroupi dans la grotte XII, assis sur le trône des lions dans la grotte XX. Il est accompagné dans toutes deux de Buddhas et de Bodhisattvas. Dans la grotte XX le fronton du Vihâra, qui lui sert de niche, est orné de figures volantes d'apsaras. La stèle dont nous avons parlé plus haut forme donc bien un tout complet et les figures de sa face postérieure doivent être associées à celles de sa face antérieure.
Les mandalas sculptés de Çâkyamuni sont encore nombreux. Dans l'une des grottes de Kong-hien, et précisément dans celle où M. Chavannes a relevé la présence des dix Rois-Esprits (n° 406), on trouve un mandala de Çâkyamuni (Mission, n° 4t5) accompagné de deux lions, de deux Çramanas, de deux Bodhisattvas et de deux Lokapalas. À Long-men on en retrouve de nombreux exemples (Chavannes, Mission, nOe 298 et 300). Dans une niche de Long-men, au bord de la route (Mission, n° 339), on voit un Çâkyamuni sur le trône des lions, assisté de deux Bodhisattvas. Dans les cercles de l'auréole, on voit des Buddhas et des Bodhisattvas ; au-dessus, des anges musiciens ; tout cet ensemble rappelle de très près les éléments et la composition des peintures. Il en est de même ailleurs (Mission, n° 308) où, sur le trône même du Buddha, figurent deux petites figures d'orants et où, entre les Çramanas et les Bodhisattvas assistants, on voit deux Kumâras porteurs d'offrandes.
On a l'impression, du reste, que des grottes entières devaient former un mandala. Dans la grotte Y de Longmen, la paroi du fond (Mission, n° 3 t 2) est occupée par un grand Buddha Çâkyamuni assis sur le trône de la prédication. Sur les parois de droite et de gauche (nO5 395 et 396) on voit deux Çramanas, deux Bodhisattvas et deux des quatre Rois. L'ordonnance générale du mandala n'y est pas douteuse. Il en est de même à la grotte Pin-yang de Long-men. La paroi du fond (n° 286) est occupée par un Çâkyamuni colossal pareil à ceux des mandalas de Touen-houang.
Sur la paroi méridionale on voit un Çramana et un Bodhisattva (n° 287). De même sur la paroi septentrionale (n° 289). Puis, si l'on revient à la paroi méridionale, on trouve un Buddha (n° 288) assisté de deux Bodhisattvas.48 I1 en est de même en face sur la paroi septentrionale (nO8 289 et 290). Ce sont là ces répétitions symétriques du Buddha central avec ses propres assistants dont nous avons déjà vu des exemples caractéristiques sur les mandalas peints de Touen-houang.
Il est inutile de pousser plus loin l'examen des planches publiées par M. Chavannes. Nous en avons assez dit pour prouver en toute évidence l'étroite parenté des mandalas sculptés de Yun-kang et de Long-men et des mandalas peints de Touen-houang. Cela nous reporte donc sans conteste au v° et au vie siècle et nous trouvons déjà fixée à cette époque l'ordonnance générale des mandalas.
Cependant, il nous reste une remarque à faire. On aura observé que, soit qu'il s'agisse des stèles, soit qu'il s'agisse des grottes, nous rencontrons toujours des mandalas de Çâkyamuni. Cela signifie tout au moins que le Buddha historique jouissait dans le culte à cette époque d'une prédominance écrasante. Les Buddhas fabuleux, les Bodhisattvas mythiques, tiennent au contraire la plus large place dans les mandalas de Touen-houang. Du ve et du vie au ixe et au X° siècle, l'évolution qui s'est produite dans l'iconographie bouddhique a porté au premier plan des personnages divins sur l'évangile desquels, à la même époque, se fondaient précisément les sectes nouvelles. Telle est la conclusion à laquelle nous conduisent les rapprochements qui nous ont entraînés bien loin de Touen-houang.
Mais, en même temps, ils nous ont permis d'achever notre tâche. L'étude des mandalas de la Mission Stein nous a donc révélé l'appareil des figurations bouddhiques dans les peintures qui comptent parmi les plus anciennes qui nous soient accessibles, soit pour la Chine, soit pour le Tibet. Nous y avons vu le Tantrisme s'exprimer discrètement dans les peintures purement chinoises, d'une façon plus accusée dans les peintures sino-tibétaines et, dans ces dernières, d'une manière qui faisait présager son développement postérieur. Des rapprochements avec les monuments antérieurs de Yun-kang et de Long-men nous ont montré comment les mandalas
47 Voir encore les nOe 247, 249, 262. 16 Le Bodhisattva â. la gauche de ce Buddha se trouve sur | la photo reproduite n° 287, le photographe ayant découpé le groupe. |
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