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0028 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / Page 28 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.

avec le progrès des recherches. Pour notre part, nous définirions volontiers cet art comme la combinaison d'une forme classique et d'un fond bouddhique, l'adaptation de la technique grecque ou, plus exactement, hellénistique à des sujets strictement indiens. C'est en ce sens qu'il est permis de parler, si fort que les deux mots j tirent entre eux, d'une école gréco-bouddhique. Plus on les examine, et plus l'on s'e convainc que l'originalité et l'intérêt de ces oeuvres singulières consistent justement dans cette intime union du génie antique et de l'âme orientale, dans cette sorte de fusion de la légende bouddhique coulée à même les moules importés d'Occident. Elles sont ainsi à double aspect, mais non à double entente. On pourrait dire d'elles, comme des médailles. bilingues des rois indo-grecs, qu'elles sont de la monnaie asiatique frappée en style européen. C'est bien, selon le mot d'E. Curtius, a une page nouvelle de l'art grec» qui s'ouvre; mais le sens de cette page ne peut être déchiffré qu'en sanskrit.

Il s'ensuit naturellement que la tâche de l'interpréter, sinon de la décrire, échoit pour la plus grande part à l'indianiste. Quand l'archéologue grec a une fois constaté les ressemblances extérieures de cet art avec celui de la décadence hellénique, il a épuisé à peu près tout ce qu'il lui est loisible de dire : l'objet des édifices, le sujet des bas-reliefs, le nom des statues ne sont déjà plus de. son ressort. Ce serait volontairement courtiser l'erreur que de chercher dans ces monuments les scènes ou les personnages de la fable païenne. Il est vrai de dire que la tentative ne serait pas moins vaine de prétendre expliquer par des raisons purement locales la naissance, sur les confins de l'Inde, de cette plastique presque totalement étrangère au pays en même temps qu'infiniment supérieure à tout ce qu'avait déjà produit l'art indigène. Mais l'influence occidentale une fois admise •— et nous verrons qu'il se mêle aux motifs grecs plus d'un élément iranien, -- c'est bien à l'orientaliste que revient le soin de pénétrer autant qu'il peut, en s'aidant des textes bouddhiques, le sens intime de ces oeuvres d'art. Telle est la tache que