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0130 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / Page 130 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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104   L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.

appareil, avait déjà été employé dans le revêtement des vieux stûpa de l'Inde, — il semble, d'autre part, qu'il ait assez promptement créé un type de maçonnerie original et parfaitement adapté aux ressources comme aux besoins de la contrée. C'est justement ce style qui prévaut dans l'immense majorité des ruines où ont été retrouvées les sculptures dont nous aurons à nous occuper. Il est à croire qu'il s'était imposé à la fois par son bas prix et par sa soli-(lité. Que ce fussent ces qualités que l'on recherchât par-dessus tout et non l'agrément que pouvait présenter à l'oeil la régularité de ses stries, la preuve nous est fournie par le fait que ces dernières étaient ensuite cachées sous un enduit. Pas plus que les vihdra, les stûpa n'étaient exempts de ce crépissage. Les personnes qui ont eu à en parler — explorateurs, sergents du génie ou archéologues — emploient indifféremment plusieurs termes : Masson dit «ciment» i Wilcher dit «plâtrer,; Cunningham dit «stuc ». Il devait évidemment y avoir des distinctions à faire. Par l'épithète sudhdrnrttikd-

  •    lepana appliquée à un stûpa, le Mahdvastu entend sans doute que

ce dernier avait reçu un enduit de terre glaise recouvert d'une couche de lait de chaux. Au contraire, quand Hivan-tsang, dès son arrivée en Bactriane, signale « un stûpa haut d'environ 2 0 0 . pieds et revêtu d'un enduit aussi dur (ou poli) que le diamant», il a non moins clairement dans l'esprit ce vajralepa dont la Brihat-Sa►nhitd nous donne la recette fort compliquée (1). Mais, presque partout, et analyse:faite (g), ce crépi était du simple cunnam (skt. cûrnam),

(1) Mahdvastu, -I, p. 3o 2 , 1. 13 (pâli : sudhdmattikâlepanam, dans Cullavagga , V1, 3, 1 i); HIUAN-TSANG, Mém., I, p. 32, mais voir Bec., I, p. 46; Brihat-Samhitâ, trad. KBRN, dansJ.'R.A.S., 1873, p.321; cf. la recette d'un enduit à appliquer surie sol dans Yl-TSING, Relig. Em., p: 86.

La mention du torchis, c'est-à-dire d'un mortier mélangé de paille (ti►za-cu p. am ), est courante. clans les textes pâlis (Cullavagga, V, i i , 6, etc.).

(2) Nous la devons — et nos remerciements — à M. Daniel Berthelot. C'est un mélange de chaux et de sable qui a naturellement absorbé l'acide carbonique de l'air et présente actuellement l'aspect et la composition chimique (carbonate de chaux avec une faible quantité d'argile et des traces de magnésie) d'une sorte de calcaire grossier et mal agrégé; aussi, dans certains cas, pourrait-il étre aisément confondu avec la pierre dite kankar.