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0190 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / Page 190 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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164   L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.

moines. Ce n'étaient sûrement pas de purs esprits : les confréries rivales les accusaient même d'être de francs épicuriens. En tout état de cause, il leur fallait manger; et, si sévère que fût dans sa lettre la règle relative à la nourriture, leur relatif éloignement des villages devait rendre indispensables quelques approvisionnements et quelques opérations culinaires. On sait, d'autre part, l'importance qu'attachent les Indiens à la pureté rituelle des places où sont préparés ou conservés leurs aliments. Ainsi que Yi-tsing nous en avertit sans malice, il avait été pourvu à tout : «Le fait de conserver des provisions dans le monastère est chose permise. La coutume traditionnelle de l'Inde est de consacrer tout le monastère comme «cuisine n; mais le fait d'en prendre une partie pour être employée comme cuisine est aussi permis par le Buddha. r Nous lisons en effet dans la version pâlie du Vinaya que le Maître a autorisé les moines à avoir un cellier (p. kotthaka). D'autre part, c'était leur coutume de faire un peu partout dans les galeries des foyers (p. aggitthdna) qui étaient choses fort salissantes : le Maître les autorise encore à installer à l'écart (ekamantam) une place réservée à cet usage (p. aggi-sâlâ). C'est cette « chambre à feu» et ce cellier que nous chercherions dans les salles annexes de nos couvents. Sur la figure 62, il y aurait même place pour une «salle de bains» (p. jantâghara). Quant aux deux contreforts de pierre qui laissent entre eux un intervalle surplombant sur le vide à l'angle N.-E. de la figure 6h, Cunningham a déjà soupçonné avec infiniment de vraisemblance qu'« ils étaient destinés aux latrines de l'établissement»,. Cette commodité, dont on ne peut se dissimuler l'importance dans toute agglomération humaine, a les honneurs de plus d'une section du Vinaya et d'un chapitre de Yi-tsing : il y est exposé avec un grand luxe de détails que tout monastère devait posséder une varca4-kuti. et qui fût proprement tenue M. Ajoutons enfin que

(I) YI-TSING, Record, p. 84. — Pour le cellier (kotthalca = s. kosthaka désigne proprement une chambre sans fenêtre,

d'où son autre emploi dans le sens de vestibule, cf. p. 156) et la cuisine, voir Cullava8 ja, VI, 3, 8 et 9; le mot que