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0296 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / Page 296 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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270   L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.

S I. LES VIES ANTI 11IEURES.

La première période est relatée dans les jdtaka, cette véritable «Légende dorée') du Bouddhisme. On connaît ce vaste trésor de fables et d'histoires dont le Maître, avant d'en devenir le conteur, était censé avoir été le héros. Nous possédons, tant en pali qu'en sanskrit, quantité de récits de ses existences passées, dont, par un privilège attaché à la sainteté, il avait gardé le miraculeux souvenir. Tour à tour bête, femme, homme ou divinité, il avait gravi par degrés l'échelle des êtres et accumulé, à force de sacrifices, les mérites qui devaient un jour l'élever à la dignité de «précepteur des hommes et des Dieux 7,: On juge quelle mine de sujets touchants ou plaisants ouvrait une telle collection à l'activité des artistes. Ceux de l'ancienne école indienne y avaient abondamment puisé; ceux du Gandhàra firent de même, .mais, il faut l'avouer, avec beaucoup plus de discrétion : du moins, le nombre des représentations de jdtaka connues dans l'école du Nord-Ouest est-il jusqu'ici extrêmement restreint. A la vérité, nous avons à nous plaindre tout particulièrement sur ce point du hasard des fouilles. C'est ainsi, par exemple, que nous ne connaissons pas de version, gandhârienne du charitable exploit du roi Çivi, lequel racheta au poids de sa propre chair une colo mbe à l'épervier; orcette légende, d'ailleurs représentée à Amarâvatî, était populaire dans l'Inde du Nord, à telles enseignes qu'un des quatre grands stûpa de la région lui était consacré. Par une coïncidence encore plus significative, nous ne connaissons pas davantage de représentation du don des yeux, ni du corps, ni de la tête, que commémoraient également les trois autres grands stûpa. Les ruines voisines de Palai nous doivent toujours la mise en scène de l'histoire du risi Unicorne (Ekaçriliga) 'que Hivan-tsang y a trouvée localisée; si profane que fût ce conte, première version de notre «lai d'Aristote» et des fables que débitent sur la licorne les Bestiaires du moyen