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0040 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / Page 40 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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q4   L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.

importance qu'à'partir de l'annexion du Penjab à l'Inde britannique (1848-18419). En revanche, on s'est bien rattrapé depuis, et il n'est autant dire plus, au Gandhara, de ruines qui n'aient été fouillées au moins une fois, le plus souvent sans plan arrêté et dans des intentions médiocrement désintéressées. L'histoire serait longue et lamentable (si les aveux des coupables permettaient de l'écrire) de toutes ces déprédations, depuis l'exploit du colonel qui, nous dit Cunningham('), déménagea sur douze chameaux les statues de Jamâl-Garhi, jusqu'à ces a irresponsible diggings n dont le colonel Deane déplore avec raison les ravages dans le pays à peine ouvert du Swat(2). Presque nulle part on n'a eu le souci de déblayer à fond les édifices en vue d'en établir le plan et de restituer l'ordonnance de la décoration : on ne s'est occupé que de mettre la main sur des sculptures; encore n'a-t-on pas pris la peine d'enlever ou de mettre à l'abri celles qui étaient jugées trop lourdes ou trop fragmentaires pour valoir le transport. En maints endroits, torses décapités et reliefs mutilés jonchent les déblaise') et attestent l'ignorance et la brutalité avec laquelle les fouilles ont été, si l'on peut ainsi parler, conduites; car il y aurait quelque ironie à employer ce terme, alors que le plus souvent elles étaient abandonnées, sans aucune direction européenne, à la surveillance d'un subalterne indigène ou même à la discrétion des coulies recrutés au village le plus voisin. Les monuments du Garidhara ne nous sont parvenus, il faut bien le dire, qu'à l'état de ruines voulues et non naturelles. Ils ont été détruits de main d'homme avant d'être ensevelis par le temps. Mais on peut se demander si leurs débris n'ont pas plus souffert dans ces dernières années du vanda-

  • lisme des amateurs archéologues, qu'ils n'avaient fait, au cours des siècles précédents, du fanatisme des musulmans ou de l'industrie des chercheurs de trésors et des ramasseurs de briques et de pierres de taille. A cela, rien à faire; aussi bien est-ce partout l'histoire

(`) Arch. Survey Rep. ,V, 1875, p. 46. c=> J. R. A. S., 1896, p. 664.

cg) Cf. infra, fig. 66, ou Tour du Monde, oct. 1899 , p. 476 , au premier plan.