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0021 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 21 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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AVANT-PROPOS   5

confection des dessins de broderies : les contours et les lignes principales du poncif sont perforés ; le simple fait de projeter de la poussière de charbon sur ce modèle placé sur une toile et d'opérer un léger frottement en assure la reproduction; il suffit alors de reprendre à l'encre de Chine les contours ainsi tracés et de répartir les couleurs suivant les indications rituelles. L'ensemble est très décoratif quoiqu'un peu heurté, en raison du traitement en teintes plates et de l'emploi des couleurs fondamentales : blanc, bleu, rouge, jaune et vert. Il est intéressant de rapprocher ces données techniques des observations que suggère à M. Foucher un examen attentif des miniatures népalaises du onzième siècle. « L'exécution est toujours des plus simples : les miniatures étaient d'abord dessinées à l'encre rouge, puis passées en couleurs. Souvent l'esquisse ne manque ni d'élégance, ni de finesse dans le trait. Le coloris, des plus rudimentaires„se contente des cinq couleurs consacrées, blanc, bleu, rouge, jaune et vert : tout au plus peut-on distinguer deux nuances de rouge, dont l'une plus carminée... Enfin toutes ces peintures reproduisent à satiété les mêmes monuments ou rép6tent les mêmes types dans un nombre limité de gestes et d'attitudes. Bref, le caractère le plus frappant de cet art est sa constante uniformité'. »

Ce conservatisme quelque peu outrancier nous permet donc de retrouver sur des documents n'ayant peut-être pas un siècle d'existence, le reflet d'une tradition plusieurs fois séculaire ; il est par cela même difficile d'assigner une date précise à la composition des prototypes de nos peintures ; un spécialiste pourrait seul donner quelques indications d'ordre technique basées sur un examen minutieux des détails architectoniques.

Les personnages de l'entourage immédiat du Buddha, bhiksu et brahmanes, sont représentés conformément aux données traditionnelles ; les guerriers portent des armures semblables à celles dont sont revêtus les hommes d'armes représentés sur les fresques de Ming-Öi ; les vêtements des personnages laïques sont assez peu caractéristiques.

Un détail d'apparence secondaire, emprunté au décor des scènes, présente quelque intérêt ; nous entendons parler de ces amas rocheux (voir pl. XIII), qui rompent, çà et là, la monotonie des espaces verdoyants ; traités par superposition de couches uniformes de bleu et de vert séparées par des filigranes d'or, ils rappellent les représentations chères aux paysagistes chinois, depuis les maîtres des dynasties Song et Yuan : Tchao Po-kiu

4. FOUCHER, 1.13., 1, p. 35.