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0105 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 105 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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LES SCÈNES FIGURÉES DE LA VIE DU BUDDHA   89

Cincâ était parfaitement belle, aussi les Maîtres hérétiques pensèrent qu'elle servirait leurs projets perfides. « Lorsqu'arrivée dans le jardin du couvent, la jeune religieuse rendit hommage à ses supérieurs, aucun des TIrthil:a ne lui adressa la parole. Étonnée, elle demanda : « Qu'ai-je méfait,

révérends pères, pour que vous ne me parliez pas ? »   « Notre soeur », fut
la réponse, « connaissez-vous l'ascète Gautama, qui nous fait tant de mal, et qui tire à soi peu à peu les honneurs et les avantages dont nous jouissions autrefois ? » — Je ne le connais pas, révérends pères, mais dites-moi ce que vous voulez que je fasse. » — Si vous voulez nous faire plaisir, notre soeur, prêtez-vous à une manoeuvre qui aura pour but de salir la réputation de ce Gautama, afin qu'il perde tout avantage et considération. » — « C'est bien, révérends pères, laissez-moi arranger cette affaire et ne soyez pas inquiets », dit la belle religieuse, sur quoi elle partit.

Notre image représente la religieuse agenouillée devant deux Tirthika qui lui proposent de calomnier le Buddha (pl. XVI, n° 257).

A l'heure oit les bourgeois de Çrâvastï sortaient, après le sermon, du couvent de Jetavana et retournaient chez eux, Çiücâ allait, des guirlandes parfumées à la main et revêtue d'un vêtement rouge cramoisi, dans la direction du couvent, et quand les gens lui demandaient : « Où allez-vous ? » Elle répondait : « Qu'est-ce que cela vous fait, où je vais ? »...

Après avoir continué ainsi pendant plus d'un mois, elle crut qu'elle pouvait aller plus loin, et à chaque question « où elle avait passé la nuit ? » elle prit le parti de répondre : « J'ai passé la nuit dans le couvent de Jetavana, avec l'ascète Gautama, dans la même chambre à coucher. » De cette manière, elle sut créer des soupçons chez les laïques naïfs, qui ne savaient ce qu'ils (levaient en penser. Trois ou quatre mois plus tard, elle se mit à s'envelopper le ventre de linges, pour se donner l'air d'une femme en état de grossesse, et à l'aide de ce moyen elle sut faire croire aux âmes simples qu'elle était grosse des oeuvres de l'ascète Gautama2. Sur notre illustration, Ciïtcâ s'est arrêtée et, s'entretient avec un fidèle laïque qu'elle parvient sans doute à induire en erreur (n° 258).

Un peu plus à droite, entouré de ses disciples, se trouve le Buddha; on peut voir près de lui un petit stûpa posé sur une fleur de lotus. Un bhiksu

  • I. Inscription n' 257 : « mu-tig-gyi bud-med   de calomnier le Maitre en l'accusant d'impureté.

   gêig ston-pa-la mi-chair spyod-kyi bkur-pa 'debs-   2. Dhammapada, p. 338, cité par KERN, Histoire
bêug-po » = Une femme hérétique se mêle du Bouddhisme, p. 162.

ASIE ORIENTALE.— tl.

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