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0210 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 210 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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138   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

Le pseudo-K'ong Ngan-kouo disait dans sa préface : « L'écriture [en forme] de tétards (k'o-teou) était abandonnée depuis longtemps, et il n'y avait plus alors personne qui la connût. [Moi, K'ong Ngan-kouo], avec ce que j'avais entendu du Chou [king] de Fou-cheng, j'examinai et discutai les mots et le sens, déterminai ce qui pouvait en être connu et le mis en [écriture] nt li-kou. Quand j'eus fixé [le texte], je le transcrivis sur des fiches de bambou'. » Est-ce à dire que le faussaire s'inspirât là à proprement parler. du JL r:& ; yi kin-wen tou tche de Sseu-ma Ts'ien? Je n'en suis pas convaincu. La tradition savait que K'ong Ngan-kouo avait reçu de Ni K'ouan l'enseignement du Chou king, et Ni K'ouan se rattachait à l'école de Fou-cheng. D'autre part, le texte du Ts'ien han chou que j'ai reproduit plus haut, et qui s'inspire lui-même des oeuvres bibliographiques de Lieou Hiang et de Licou Hin, disait, ce qui va d'ailleurs presque de soi, que K'ong Ngan-kouo avait comparé son texte aux 29 sections, c'est-à-dire au Chou king de Fou-cheng. Dans le passage que je viens de traduire, il est fort possible, à mon sens, que l'auteur de la fausse préface de K'ong Ngan-kouo (ne vise nullement, en parlant de cette comparaison, le passage (le Sseu-ma Ts'ien où le terme de kin-wen est employé. Mais il n'en fut plus de même plus tard. Il n'y a pas de doute que les lettrés des ve-vile siècles, influencés par le passage de la fausse préface, en arrivèrent à donner le même sens à la phrase de Sseu-ma Ts'ien. Pour eux, et à leur suite pour presque tous les érudits jusqu'à nos jours, il fut entendu que, dans le texte de Sseu-ma Ts'ien, kin-wen désignait la recension de Fou-cheng.

Il semble bien cependant qu'il n'en ait pas été ainsi de tout temps. On a vu que, dans la deuxième moitié du IeC siècle de notre ère, Pan Kou insérait dans son Histoire des Han 2 une phrase identique à celle de Sseu-ma Ts'ien, sauf cependant l'addition d'un mot : i14- 5(f Z. L'addition du mot f tseu, comme le fait remarquer Touan Yu-ts'ai, ne permet guère de comprendre autrement que par a Z 3t, « [en] caractères actuellement. en usage », sans qu'il soit possible de faire. intervenir ici un kin wen [cheng chou] ou « [Chou king] en caractères modernes », qui serait une expression technique désignant le Chou king de Fou-cheng.

l'opinion traditionnelle indiquée par la préface du pseudo-K'ong Ngan-kouo. M. Chavannes (Vin. hist., I, cxvi) a interprété kin-wen comme signifiant le u texte moderne », c'est-à-dire celui de Fou-cheng.

1. Che san king tchou chou, éd. de 4815 publiée par Jouan Yuan, section du Chou king, ch. 1, f° 13

r° *=1- S lit aPto aA ItIt i A. AM

t z o x Lt 1- Î :; ;. Je ferai remarquer en passant qu'il n'est guère vraisemblable que personne, vers 100 av. J.-C., ne pat lire l'écriture qui était courante un peu plus d'un siècle auparavant.

2. Ts'ien han chou, ch. 88, f°'7r°; cf. supra, p.431 , n. 2.