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0246 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 246 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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174   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

refusait à considérer dans un autre passage Fang-hiun comme un nom de l'empereur Yao et que cette interprétation était seule admissible dans le passage qui nous occupe ici. Dans le texte du Chang chou ehe wen édité sous les Song, il n'y a pas trace que Lou Tö-ming ait exprimé d'avis à ce sujet; il n'y a qu'une glose phonétique sur le mot tsou commun aux deux rédactions. Mais notre manuscrit montre qu'ici encore le texte a été altéré volontairement. Lou Tö-ming avait donné, comme leçon du texte suivi par lui, Fang hiun nai tsou ; puis, après une série de remarques d'ordre paléographique ou sémantique, il ajoutait : « Telle est aussi la leçon des textes de Ma [Jong] et de Tcheng [I-iivan] ; le texte de [Yao] Fang-hing donne : ti nai tsou to ». Autrement dit, ici encore il se tenait au texte de Wang Sou, qui était aussi dans l'espèce celui de Ma Jong et de Tcheng Iiivan ; mais les réviseurs, adeptes du texte de Yao Fang-hing, n'ont rien laissé subsister dans le King tien che wen de ce qui s'écartait de leur version officielle.

Au point de vue des formes graphiques du kou-wen, dont je ne puis entreprendre ici l'examen détaillé, il me suffira de dire que le Chou king utilisé par Lou Tö-ming contient une beaucoup plus forte proportion de formes

archaïques » que les préliminaires mêmes de Lou Tö-ming n'avaient amené à le supposer. Lou Tö-ming avait raillé les lettrés vulgaires qui s'amusaient à multiplier dans le Chou king des formes soi-disant archaïques que les anciens exemplaires des Song et des Ts'i ne portaient pas. Et sans doute notre manuscrit n'indique pas un Chou king qui, comme ceux dérivés de Kouo Tchong-chou et (le Lu Ta-fang, a en moyenne un mot sur deux écrit sous une forme anormale, mais il n'en confirme pas moins bon nombre de leçons « archaïques » du Chou king en kou-wen connu ou reconstitué sous les Song ; en particulier, plusieurs formes à propos desquelles Touan Yu-ts'ai appliquait aux érudits des Song les expressions moqueuses de Lou Tö-ming se trouvent être précisément les formes que Lou Tb-Ming lui-même avait connues plusieurs siècles plus tôt. Peut-être même y a-t-il là une solution pour le Chou king en kou wen édité en 959 par Kouo Tchongchou. Même ceux qui contestent que Kouo Tchong-chou ait connu un exemplaire du Chou king antérieur à la révision de 744 ne peuvent nier que la modernisation du King tien che wen ne se soit produite qu'en 972. D'autre part, dès 959, et en même temps que son édition du Chou king, il semble bien que Kouo Tchong-chou ait donné. une édition de la partie du King tien ehe wen afférente à ce classique. Qu'en tout cas, il ait connu le King tien ehe wen, et que ce King tien che wen, vu la date, soit le King tien