National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0091 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 91 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000249
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LES SCÈNES FIGURÉES• DE • LA VIE DU BUDDHA   75

cours. Et aussitôt tous, d'une voix unanime, firent entendre en même temps cette prière : Adoration à Pûrna l'ârya ! Adoration, adoration d Puma l'ârya ! Alors les divinités qui étaient favorables au respectable Pûrna, se rendirent au lieu où il se trouvait; et quand elles y furent arrivées, elles s'adressèrent

lui en ces termes : O ârya, ton frère est tombé dans un danger redoutable et auquel il est difficile d'échapper, réfléchis-y. Pûrna se mita ,réfléchir; et il se livra à une méditation telle, que dès que sa pensée y fut plongée, il disparut du pays des Çronâparâlntakas, et se trouva au milieu du grand Océan, assis, les jambes croisées sur le bord du vaisseau. Aussitôt la noire tempête s'apaisa, comme si elle eût été arrêtée par le Sumeru. Alors Maheçvara le yaksa se mit 1 réfléchir. Autrefois un vaisseau, quel qu'il fût, qui était assailli par une noire tempête, était lancé et détruit, semblable à une mèche de coton; mais aujourd'hui quelle est la cause pour laquelle la noire tempête s'apaise, comme si elle était arrêtée par le Sumeru ? Il commença donc à regarder de côté et d'autre, jusqu'à ce qu'enfin il aperçut le respectable Pûrna assis les jambes croisées sur le bord du vaisseau (n° 198) ; et quand il l'eut vu, il lui cria : « O Pûrna l'ârya, pourquoi me braves-tu ? — O toi qui es soumis à la condition de vieillesse, reprit Pûrna, est-ce moi ? C'est plutôt toi qui m'insultes: Si je n'avais pas acquis la foule de qualités que je possède, il ne resterait plus, grâce a toi, de mon frère, qu'un vain nom. — Maheçvara le yaksa lui répondit : Cette forêt de santal goçirsa, ô respectable, est réservée pour un roi cakravartin. Lequel crois-tu qui vaut le mieux, reprit Pûrna, d'un roi cakravartin, ou d'un Tathâgata parfaitement et complètement Buddha ? — Serait-ce, ô ârya, que Bhagavat est né dans le monde ? S'il en est ainsi, que ce qui n'était pas accompli le soit ! » Alors les marchands recouvrant la vie qui était sur le point de les abandonner, après avoir dirigé avec foi leur pensée sur le respectable Pûrna, remplirent leur vaisseau du santal de l'espèce goçirsa, et reprirent leur voyage. Ils revinrent enfin à la ville de Stirpâraka 1 » (no 199).

La dernière phrase du texte laisse supposer que les marchands s'étaient enfuis sans opérer leur chargement et qu'ils revinrent ensuite pour effectuer cette opération.

Pûrna employa le bois de santal à la construction d'un vihâra, il monta ensuite au sommet de cet édifice (no 200) et la face tournée du côté du Jeta-

1. Inscription no 198 : « gai\-po'i dbaii-phyug- nas bde-bar log-pa » = (Ils) reviennent heureuseZhen-po] btul-ba » = Purna dompte Maheçvara. ment du pays du santal goçirfa.

Inscription no 199 : « can-dan sa-mëhog gu n-   Buanour, Introduction, pp. 256-258.

s