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0196 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 196 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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124   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

ceux que soulèvent lés recensions du Chou king. Quelques indications sur l'histoire du Chou king se justifieront d'autant mieux que là encore les manuscrits de Touen-houang ont apporté des documents nouveaux.

LE CHOU KING EN KOU-WEN

Parmi les problèmes qu'a soulevés l'étude des classiques chinois, l'un des plus graves concerne la constitution même du Chou king ou Livre des Annales'. Sans entrer dans le détail d'une question très complexe, et qu'il faudra reprendre. avec un appareil de textes nombreux et minutieusement contrôlés, je voudrais dire ici comment le problème du Chou king me paraît se poser pour nous actuellement.

L'opinion traditionnelle, celle qui est consacrée dès le milieu du VIIe siècle par le f l J Chang chou tcheng yi de L 7,11 K'ong yingta, peut se résumer ainsi :

Confucius (551-479 av. J.-C.) compila le Chou king en 100 sections (X p'ien). Le Chou king disparut momentanément lors de l'incendie des livres prescrit par Ts'in Che-houang-ti (213 av. J.-C.). Sous l'empereur Hiao-aven des Han (179-157 av. J.-C.), un vieillard appelé 4i: Fou-cheng (maître Fou) ou IR * Fou Cheng 2 récita de mémoire 29 sections du Chou king, lesquelles

'   4. Je parle le plus souvent du Chou king,

parce que c'est le nom qui est consacré aujourd'hui, en Chine comme en Europe. Mais les citations anciennes, avant les Han et sous les Han, parlent simplement soit du Chou, soit des diverses parties du livre (Yu chou, Hia chou, Chang lai chou, Tcheou chou). Enfin, pour désigner l'ensemble du livre, on emploie depuis les Han le terme de el. S Chang 'chou, dont l'origine n'est pas certaine, quoiqu'on le rattache souvent à la recension de K'ong 1Vgaukouo. Le chapitre bibliographique du Ts'ien han chou (chap. 30, fo 6 vo) dit que les anciens• souverains avaient « des historiens de gauche qui notaient les paroles, et des historiens de droite qui notaient les faits. [Les relations] des faits s'appelaient

lch'ou`en-ts'ieou; [les relations] des paroles s'appelaient chang chou». On sait que, de nos jours, chang chou est le titre officiel des présidents de minis1ères. H est assez difficile de dire si la remarque du Ts'ien han chou repose sur une tradition vraiment antérieure aux Han, ou s'il y a là une tenta-

r

Cive pour expliquer à la fois le nom de Tch'ouen ts'ieou, que porte la chronique de Lou rédigée par Confucius, et celui de Chang chou, donné au Chou king sous les Han au moins dès Sseu-ma Ts'ien. En tout cas, comme l'a rappelé Legge (Chin. Classics, III, !, Prolog., p. 3), il y a dans la littérature antérieure aux Han un texte où Chang chou est employé à propos du Chou king : c'est dans Mo tseu (éd. des Gent philosophes, VIII, 6 r°), et rien dans le contexte n'indique une interpolation. Pour le titre de Chang chou repris dans des oeuvres historiques des six dynasties, cf. Souei king tsi tche k'ao Icheng III, 42-13. Quant au titre aujourd'hui usuel de Chou king, il est plus tardif.

2. Le nom personnel ig Cheng n'est pas absolument sûr ; il n'est donné ni par Sseu-ma Ts'ien ni par Pan Kou. Sur Fou-cheng et ses descendants, voir l'ouvrage spécial intitulé 3a4 j ±jf 7* Kien li fou po che che :no, en 2 ch., que Souen Sing-yen leur a consacré en 4806, et qui est incorporé au P'ing l'sin kouan ts'ong chou.

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