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0218 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 218 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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146   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

dent aux 29 sections de Fou-cheng, ce qui laisse assez clairement entendre que le Chou king authentique de K'ong Ngan-kouo ne contenait aucune des

sections comme le *AM Ta yu mo ou le   g!c Wou tseu tche ko que
la fausse recension de Mei Tsö renferme et qui seraient soi-disant des sac-lions qui manquaient à Fou-cheng et que K'ong Ngan-kouo aurait retrouvées'. Ajoutons que, pas plus que le Che ki ou les Histoires des Han, aucun de ces textes ne laisse entendre que K'ong Ngan-kouo ait écrit une préface ou un commentaire pour le Chou king qu'il avait déchiffré 2.

Enfin, au point de vue graphique, l'un des écrivains des Han qui se rattachent à l'école de K'ong Ngan-kouo nous a conservé, sous une forme qui s'est d'ailleurs altérée parfois au cours des siècles, des éléments d'in-

formation précieux : je veux parler de Y   Hiu Chen, qui mourut vers
120 de notre ère, et de son 5C M P Chouo wen triai tseu, le plus ancien des dictionnaires chinois. Dans le Chouo wen, on trouve pour un certain nombre de caractères, a côté (les formes en usage sous les I-Ian, des formes correspondantes qui sont empruntées au Chou king en kou-wen. Ces formes se rapprochent souvent de l'écriture archaïque sigillaire. Il ne paraît

4. Comme les deux principaux de ces commentateurs, Ma Jong et Tcheng IJivan, n'ont commenté du Chou king de K'ong Ngan-kouo que les sections qui se trouvaient également dans le Chou king de Fou-cheng, K'ong Ling-ta en conclut dans sa préface qu'ils se rattachent à l'école de Fou-cheng ; ce n'est pas exact. L'erreur de K'ong Ying-ta vient de ce qu'il croyait à l'authenticité de la recension présentée par Mei Tsö, et ne comprenait pas que Ma Jong et Tcheng Hinan fussent muets sur les chapitres spéciaux à cette recension et qui sont en réalité apocryphes. Toutefois, ce silence des commentateurs du II° siècle vis-à-vis des chapitres spéciaux au texte authentique de K'ong Ngan-kouo autorise des doutes sérieux quant à l'existence réelle des « 46 sections perdues » retrouvées par K'ong Ngankouo.

2. Legge dit (Chin. Classics, III, i, Proleg., p. 39) que presque tout le monde (méine parmi ceux qui estiment que le texte actuel n'est pas authentique), admet que K'ong Ngan-kouo avait écrit un commentaire du Chou king, et qu'on peut suivre la tradition de ce commentaire à travers toute la dynastie des Han. Rien n'est moins exact. Les textes du temps des Han sont muets sur un commentaire du Chou king en kou-wen qui serait dù à K'ong Ngankouo. Le chapitre bibliographique du Ts'ien han chou ne mentionne (ch. 30, f° 2 v°) qu'un commentaire anonyme du Chou king, le « commentaire (Pi lchouan) en 41 sections n. Mais il n'a

jamais été dit que ce commentaire fût dû à K'ong Ngan-kouo. Bien au contraire, la tradition posté-, rieure l'attribua à Fou-cheng lui-même; c'est ce que dit par exemple le Souei chou (ch. 32, f° 5 r°), et Legge déclare, lui aussi (op. laud., p. 49), que le commentaire en 41 sections était l'eeuvre de Foucheng. En réalité, ce commentaire dont on n'a plus que des fragments sous le titre de et

14 Chang chou la lchouan, est plus probablement des disciples de Fou-cheng que de Fou-cheng lui-même, et, comme Tcheng Ilivan l'avait glosé, cette glose a amené de nouvelles confusions (cf. Sseu k'ou..., ch. 42, f°S 44 i'°-43 v°). Mais K'ong Ngan-kouo est hors de cause. A ma connaissance, la plus ancienne mention d'un commentaire qui aurait été écrit par K'ong Ngan-kouo se trouve dans la postface du Kia yu ; c'est là l'eeuvre de Wang Sou, ce qui nous met au milieu du III° siècle (sur le rôle de Wang Sou dans la confection du Kia yu actuel, cf. Sseu k'ou..., ch. 91, f0' 3 v0-5 v°). Or, on a vu plus haut que Wang Sou pourrait bien n'être pas'étranger à la constitution du pseudo-texte de K'ong Ngan-kouo présenté par Mei Tsö. Wang Sou avait écrit d'autre part un commentaire du Chou king, aujourd'hui perdu, mais qui, précisément à cause de sa parenté souvent fort étroite avec la recension du pseudo-K'ong Ngan-kouo, fut en grande faveur jusqu'au début des 'r'ang pour remplacer le commentaire du pseudo-K'ong Ngan-kouo qui manquait à la section Chouen-lien.