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0214 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 214 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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142   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

Par contre, en 280 ou 281 se produit la fameuse découverte des textes de la tombe de Ki, et là, les. textes nous disent que tous ces manuscrits, écrits en vernis sur des fiches de bambous, étaient en écriture k'o-teou. A nouveau, il semble ici que l'histoire du pseudo-texte de K'ong Ngan-kouo s'enchevêtre avec celle des manuscrits de la tombe de Ki. Suivant qu'on placera la rédaction de la pseudo-recension présentée par Mei Tsö avant ou après l'ouverture de la tombe de Ki, on devra probablement admettre ou que c'est l'emploi du terme k'o-teou dans la pseudo-préface de K'ong Ngankouo qui a fait adopter ce terme pour désigner la sorte d'écriture représentée par les manuscrits découverts en 280-281, ou au contraire que c'est parce que cette découverte de 280-281 avait popularisé le terme de k'o-teou que le faussaire l'a à son tour inséré dans sa préface du Chou king. Je crois d'ailleurs que le Chou king du pseudo K'ong Ngan-kouo est antérieur à 280-289. Mais en aucun cas il n'apparaît que les textes des Han aient parlé d'écriture k'o-teou à propos du Chou king en kou-wen de K'ong Ngankouo 1.

Si le terme de k'o-teou prête à discussion, celui de li-kou adopté dans la pseudo-préface du Chou king pour désigner l'écriture utilisée par K'ong

  • Ngan-kouo dans son déchiffrement est encore plus ambigu. L'expression li-kou ne s'est jamais rencontrée avant cette préface ; elle n'a jamais été employée plus tard que par allusion à cette même préface. Chacun des éléments constituants en est assez clair. Li, c'est l'écriture li en usage sous les Han ; kou, c'est une abréviation de kou-wen, « écriture ancienne ». Mais que signifie le composé? Les lettrés chinois ont été fort embarrassés pour le

dire. Sous les Song, et Lou Yeou, l'auteur du Z   Id Lao hio ngan pi

1. Cf. Chavannes, ibid., p. 71; Méru. histor., t. V, p. 448. On ne connaît, je crois, aucun exemple de l'emploi du terme k'o-teou comme nom d'écriture sous les Han, bien que le terme figure déjà dans le Eul ya comme nom du têtard. Dans

la seconde moitié du ine siècle, #1.1   Wei Ileng
(t 291) dit bien que ce fut là le nom donné populairement au kou-zuenlors de la découverte sous les Han des manuscrits cachés dans le mur de la maison de Confucius, mais le nom de kou-wen était fort bien connu sous les Han, et il n'y a aucun indice que l'expression k'o-leou l'ait alors remplacé, même dans le peuple. Sur ces propos de Wei Heng, cf. Tsin chou, ch. 36, fo 3 vo; Chavannes, J. A., janv.févr. 1905, p. 22 (Le texte est d'ailleurs intéressant pour ce qu'il indique des traditions relatives au Chou king en kou-wen qui étaient courantes au

111e siècle). Mais il me semble bien que l'expression de k'o-teou, en tant que nom d'écriture, ne remonte elle-même qu'au me siècle. En dehors de la biographie de Wei Ileng qui rapporte des paroles du lite siècle, c'est encore au milieu de ce siècle que se place la postface du Kia yu écrite (comme le Kia yu lui-même) par Wang Sou (; 256), et où il est question d'écriture k'o-teou; la lettre de K'ong Yen qu'invoque cette préface, et où il est aussi question d'écriture k'o-teou; est également un faux de Wang Sou ; il y a là un indice de plus du rôle qu'a bien pu jouer Wang Sou dans la constitution du pseudo-texte de K'ong Ngan-kouo. Enfin le K'ong ts'ong tseu, où il est aussi question d'écriture k'o-teou, sort manifestement de la même officine.