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0200 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 / Page 200 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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128   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

la pseudo-préface de K'ong Ngan-kouo, que nous savons aujourd'hui être un faux du milieu du Ille ou moins probablement du début du Ive siècle de notre ère'. Or les données de cette préface ne cadrent guère avec les indica-

les notices du Sseu-k'ou-ts'ivan-chou n'ont plus la moindre hésitation à ce sujet.

1. L'incertitude de la date vient de ce qu'on ne sait pas au juste qui est l'auteur de la pseudo-recension de K'ong Ngan-kouo présentée par Mei Tsö. On a d'abord admis que c'était Mei Tsö lui-même, sans raison bien sérieuse. Touan Yu-ts'ai• (Kou wen chang chou tchouan yi, éd. du Houang Ts'ing king kiai, eh. 568, f° 54 v°) a proposé une autre solution. La tradition veut que K'ong Ngan-kouo ait trouvé dans la maison de son ancêtre Confucius, en dehors du Chou king, un manuscrit du Hiao king et un du Louen yu, tous naturellement en kou-wen. De là des problèmes du Hiao king en kou-wen, du Louen yu en kou-wen, et aussi de prétendus commentaires du Hiao king et du Louen yu dus à K'ong Ngan-kouo, tous problèmes plus ou moins analogues à celui du Chou king en kou-wen de K'ong Ngan-kouo. Or Touan Yu-t'sai émet l'hypothèse que les pseudo-commentaires de K'ong Ngan kouo sur le Chou king, sur le Hiao king, sur le Louen yu pourraient bien être l'oeuvre d'un commentateur connu du

Chou king,   Ai Wang Sou, lequel doit être aussi
le compilateur du pseudo- 4L S3 K'ong ls'ong

lseu et l'est certainement du pseudo-   Kia yu.
Wang Sou est mort en 256 (cf. Giles, Biogr. Dict., no 2227). 11 aurait eu pour collaborateur ou pour

disciple A   Houang-fou Mi (215-282; cf. Giles,

Biogr. Diet., n° 854), dont le It   te Ti wang

ehe ki faisait une large part à cette littérature apocryphe. Déjà, au xv►° siècle, Mei Tsou avait proposé de voir en Houang-fou Mi l'initiateur de la recension de Mei Tsö (cf. Chang chou k'ao yi, éd. du Ping tsin kouan ls'ong chou, ch. 1, f° 16 r° et vo); les bibliographes de K'ien-long ont montré (Sseu k'ou..., ch. 12, fol 14 v°-15 r°) que l'argument de Mei Tsou n'était pas probant. L'attribution à Wang Sou, proposée par Touan Yu-ts'ai, a été reprise avec des arguments très forts par 1-* Ting Yen dans son *Se* Chang chou yu louen, inséré au ch. 844 du Siu Kouang ts'ing king kiai (toutefois, au f° 6 r°, il prête à Mei Tsou, sur le compte de Houang-fou Mi, une opinion presque contraire à celle que Mei Tsou me parait avoir voulu exprimer. C'est Ting Yen, lseu ft Np Kien-k'ing, qui est appelé par erreur Ting Yen-kien dans Chavannes, Mém. hislor., I, 54). Je penche personnellement très fort en faveur de l'attribution à Wang Sou, et aurai à en donner incidemment quelques raisons au cours du présent travail ; mais il y en a d'autres, qui demanderaient un long exposé. En tout cas, la question historiquement la plus importante est de savoir si le faux se place avant ou après l'ouverture de la

tombe de Ki en 280-281. Or la question ne me parait guère douteuse. Que l'auteur du faux soit Wang Sou, ou Houang-fou Mi, ou quelque autre écrivain de la première moitié ou du milieu du m° siècle, les oeuvres de Houang-fou Mi paraissent, tout comme les apocryphes probablement composés par Wang Sou, étroitement apparentées au pseudo-Chou king en kou-wen. Comme Houang-fou Mi est mort en 28e, il n'a pas eu le temps de tirer grand parti des textes de la tombe de M. Le pseudo-cornmentaire de K'ong Ngan-kouo au Louen-yu fait également son apparition un peu avant 250 ; c'est alors qu'il est cité dans le commentaire de g

Ho Yen (sur lequel cf. T'oung Pao, II, mit, 399). Seulement, si le Chou king du pseudo-K'ong Ngankouo existait dès le milieu du in° siècle,c'est toute la question des Annales écrites sur bambou qui se pose à nouveau. On sait que ces Annales auraient été retrouvées dans la tombe de Ki en 280-281 ; or plusieurs passages en sont étroitement apparentés à des passages du Chou king qui n'existent que dans la recension de Mei Tsö (M. Chavannes, dans Mém. histor., V, 469, en signale deux répondant à des passages des sections Yun-tcheng et Yue-ming ; mais il y en a au moins deux autres, répondant à des phrases de la section Ta-yu-mo ; cf. Ting Yen, op. laud., f° 41 r°). Les bibliographes impériaux du xvt►i• siècle pensaient que les Annales écrites sur bambou trouvées en 280-281 s'étaient perdues comme texte original au'x►i° ou xui° siècle, et que le texte actuel était un faux du temps des Ming, où les citations de ces Annales conservées par d'autres ouvrages ont été amalgamées avec des matériaux empruntés de droite et de gauche ; pour eux, la question est donc fort simple : le faussaire des Ming a copié ici le Chou king traditionnel. M. Chavannes (ibid., p. 471), qui ne croit pas à un faux des Ming, objecte que, si la recension de Mei Tsö n'est que du début du Ive siècle, son auteur a pu aussi bien copier les Annales exhumées en 280-281. Mais cette solution ne vaut plus si le texte de Mei Tsö, comme je le crois, existait dès le milieu du me siècle, Ting Yen (op. laud., f° 11 r°) ne connait pas cette difficulté, car pour lui, il n'y a pas d'Annales authentiques découvertes en 280-281; ces prétendues Annales ne sont selon lui qu'un faux du ni' siècle, et qui a copié en plusieurs passages cet autre faux qu'est le Chou king du pseudo-K'ong-Ngan-kouo. Même en tenant la découverte des Annales en 280-281 pour authentique il y a plusieurs solutions possibles : traditions communes recueillies indépendamment dans les deux ouvrages (c'est la solution de M. Chavannes ; je n'y incline guère), interpolations dans les An-