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0016 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 16 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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2   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

du pouvoir, mais fut tué. Tawatsi fit appel à l'empereur de la Chine, qui intervint en sa faveur, mais laissa la vie à son adversaire. Alnoursana, craignant de voir Tawatsi servir un jour d'instrument contre lui, gêné par le contrôle des fonctionnaires chinois, leva en 1755 l'étendard de la révolte. Deux frères musulmans, descendants de Hazrat Afak, qui avaient longtemps servi d'otages aux Chinois, Burhân ed-Din (Boronitou) et K'odzichân (Houo-tsi-tchan), désignés sous les noms de Grand et de Petit Khodja, avaient été remis en liberté en 1755. Tandis que l'aîné était à Kachgar, le second se rendait à Yarkand. Burhân ed-Din embrassa le parti (l'Amour-sana, qui, battu par le général chinois Tchao I-Iouei, fut obligé de fuir en Sibérie, où il mourut (le la petite vérole. Burhân ed-Din se réfugia chez sou frère, qui refusa de le livrer aux Chinois. C'était recommencer une nouvelle guerre. Malgré leur bravoure et une résistance opiniâtre, les Khodja défaits se réfugièrent dans le Badakhchân. Le sultan de ce pays fit l'un prisonnier et tua l'autre dans une bataille livrée à la petite armée fidèle qui les suivait. Lorsque Tchao Houei les réclama, on lui livra la tête du Petit Khodja et le cadavre du Grand Khodja

Les conséquences de cette victoire furent considérables : K'ien-loung devenait maître non seulement des territoires occupés par les Eleuthes, mais aussi de toutes les villes musulmanes dont les rivières forment le Tarim, Aqsou, Yarkand, Kachgar. La nouvelle conquête, Sin-Kiang, fut divisée, suivant que le pays était au nord ou au sud des T'ien chan, en T'ien chan Pe lou et T'ien chan Nan lou, administrés par des Tsiang Kun, gouverneurs militaires, dont le premier fut désigné la vingt-septième année de K'ien-loung (1762) et qui résidait à 4i ou Kouldja dont la ville chinoise, Houeï yuan, a été bâtie en 1764.

La conquête définitive de cette région en 1759 fut suivie, en avril 1760, d'une cérémonie grandiose dans laquelle les généraux TcHno HOUEI et Fou TE, qui avaient pris part à cette campagne, furent l'objet d'honneurs inusités de la part de l'Empereur. K'ien-loung, désireux de conserver pour les générations futures les principales scènes de cette guerre, fit appel pour les retracer aux artistes européens qui se trouvaient comme missionnaires à la Cour 2.

L'Empereur n'avait d'ailleurs que l'embarras (lu choix : quatre peintres, dont trois, membres de la Compagnie de Jésus, résidaient à Pe-king et

1. HENRI CORDIER, dans LAVISSE et RAMBAUD,   2. LAVISSE et RAMBAUD, Histoire générale, VIII,

Histoire générale, VIII, pp. 936-937.   p. 938.

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