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0138 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 138 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCIfE T'OU   101

accompagne au moins les planches. L'exemplaire doit avoir été défectueux, privé des préfaces et postfaces, et attribué ensuite faussement à Han Yen- tche parce que Han Yen-tche était un calligraphe connu du temps de Kaotsong ; mais, ici encore, il me paraît à peu près sûr que l'ouvrage de la bibliothèque de Tch'en Ti, imprimé ou manuscrit, n'était autre que le Keng tche t'ou de Leou Cheou.

Leou Cheou avait laissé dans l'histoire de l'art chinois une trace assez faible pour que deux cents ans après lui, au quatorzième siècle, l'un des principaux écrivains de l'époque mongole, s a Yu Tsi, ait peut-être attribué le Tche kong t'ou non à Leou Cheou lui-même, mais à son neveu beaucoup plus connu Leou Yot. Les oeuvres de Yu Tsi ont gardé une grande vogue ; aussi est-ce le texte de Yu Tsi, ou tout au moins la citation qu'en fait le Li tai t'i houa che lei, que doit viser Wan Tso-lin quand, à la fin de sa deuxième notice de 1738, il dit que Leou Yo a parfois été considéré comme l'auteur du Keng tche t'ou 4. Postérieurement au quatorzième siècle, le souvenir de Leou Cheou et même de Leou Yo disparut si bien que Tch'en Ti put attribuer le Keng tche t'ou à IIan Yen-tche. Enfin, malgré l'édition de 1462, l'oeuvre elle-même fut à ce point oubliée que les érudits du dix-septième siècle la retrouvèrent sans la reconnaître ; c'est ce que va nous montrer l'étude du )JJ W ® Fou lien fou attribué à * X Li Song.

Li Song, simple artisan de IIang-tcheou, fut élevé et adopté par un vieux peintre qui avait été au service de Houei-tsong et de Kao-tsong,

llI Li Ts'ong-hiun. Lui-même entra au Bureau de la peinture, et y fut en fonctions sous Kouang-tsong (1190-1194), Ning-tsong (1195-1224) et Litsong (1225-1264) s. Un certain nombre de peintures considérées comme ses

4. Yu Tsi vécut de 4272 à 1348; sa biographie se trouve au chap. 184 du Yuan che (fol. 2 r4-6 r°):

Ses oeuvres sont intitulées j ®'f{   Tao
yuan hio kou lou. Le passage en question est reproduit dans le Yu ting li tai Vi houa che lei compilé par ordre impérial en 4707 (chap. 69, fol. 44 v° sur l'ouvrage, cf. infra, p.109); il s'agit de trois courtes poésies précédées de ce titre : « A propos des Tableaux du tissage de Leou Kong-k'ouei, trois poésies, par Yu Tsi ». Kong-k'ouei est le hao de Leou Yo. Mais, si ou se reporte au Tao yuan hio kou lou lui-même, dont il existe à la Bibliothèque Nationale une édition publiée au Sseu-tch'ouan en 1837 (coll. Pelliot, H, 925; section yi-kao des poésies, chap. 8, fol. 42 v°-13 r°), on voit que le titre y est donné sous la forme suivante :

gi#gi®, ce qui signifierait « A propos des Tableaux du labourage et du tissage peints sur les

murs des bâtiments à étage ». Dans une intioduction, Yu Tsi rappelle l'intérêt que les empereurs mongols ont témoigné à l'agriculture, puis insiste sur l'habitude qu'avaient anciennement préfets et sous-préfets de faire peindre respectivement, sur les murs d'Est et d'Ouest de leurs demeures officielles, des scènes de labourage et de tissage; c'est là un thème cher à Yu Tsi, et il y revient dans uii passage de ses oeuvres en prose (chap. 7, fol. 1 vo). Une contamination s'est évidemment produite dans le titre, résultant de ce que le même mot 44 leou signifie « bAtiinent à étage » et est le nom de famille de Leou Yo; mais je vois des arguments possibles en faveur de l'une et de l'autre solution ; il faudrait une édition ancienne de Yu Tsi pour nous décider.

  1. Ce passage est reproduit dans le livre de M. Franke, p. 69.

  2. Les principaux textes relatifs à Li Song sont