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0017 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 17 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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LES CONQUÊTES DE L'EMPEREUR DE LA CHINE   3

appartenaient au groupe d'artistes attachés à la Cour impériale : c'étaient les Frères CASTIGLIONE, ATTIRET et SICKELPART, qui eurent plus tard comme

adjoint ou remplaçant le Frère italien Giuseppe PANZI,   .e , P'AN Jo-

che, arrivé en 1771 ; j'ai eu l'occasion d'en parler ailleurs '. Le quatrième peintre était un Augustin déchaussé, le Frère Jean DAMASCÈNE.

Le Frère Giuseppe CASTIGLIONE, appelé CASTILHON1 sur les planches des

Batailles de K'ien-loung,   iL *, LANG Che-ning, par les Chinois, était

arrivé en Chine en août 1715 ; il mourut à Pe-king en 1764. Il avait peint

de nombreux portraits et exécuté la décoration de la plus belle salle du Collège des Jésuites à Pe-king. « Castiglione l'avoit autrefois embellie

de deux grands & magnifiques tableaux, qui représentent, l'un le grand Constantin sur le point de vaincre, & l'autre, Constantin vainqueur & triomphant. Il avoit peint aussi sur les côtés, cieux perspectives qui font illusion. Le plafond est très beau2. »

Jean-Denis ATTIRET était un Comtois, né à Dôle le 31 juillet 1702; il arriva à la mission de Chine le 5 août 1738 ; les Chinois le nommaient E ft P , PA Te-ni ; il mourut à Pe-king le 8 décembre 1768. L'Empereur le tenait en grande estime et en juillet 1754 l'éleva au gratte de fonctionnaire du quatrième rang, grade que refusa d'ailleurs Attiret avec beaucoup de dignité 3.

Il écrivait de Pe-king, le 1 er novembre 1743 :

« Quant à la peinture, hors le portrait du frère de l'Empereur, de sa femme, de quelques autres princes et princesses du sang, de quelques

favoris et autres seigneurs, je n'ai rien peint dans le goût européen. 11 m'a

fallu oublier, pour ainsi dire, tout ce que j'avois appris et me faire une nouvelle manière pour me conformer au goût de la nation : de sorte que je

n'ai été occupé les trois quarts du. temps qu'à peindre, ou en huile sur des

glaces, ou à l'eau sur la soie, des arbres, des fruits, cles oiseaux, des poissons, des animaux de toute espèce; rarement de la figure. Les portraits de

l'empereur et des impératrices avoient été peints, avant mon arrivée, par un de nos frères, nommé Castiglione, peintre italien et très habile, avec qui je suis tous les jours.

« Tout ce que nous peignons est ordonné par l'empereur. Nous faisons d'abord les dessins ; il les voit, les fait changer, réformer comme

  1. Mélanges Picot.   3. Voir pp. xxxi et seq. de l'H pitre du P. L. Pa-

  2. Mémoires concernant les Chinois, VIII, p.   touillet, en tète du XXVIII° Recueil des Lettres édi-

286.   fiantes, 1758.   •