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0020 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 20 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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6   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

Canton I, « fit représenter au Vice-Roi par un mandarin de ses amis, protecteur déclaré des Français, que les arts étaient plus cultivés en France que dans aucun autre État de l'Europe, et que la gravure, surtout,' y était portée au plus haut point de perfection 2. »

En conséquence, par décret du 266 jour de la 5e lune, c'est-à-dire le 13 juillet 1765, l'Empereur K'ien-loung ordonnait qu'il serait envoyé en France seize dessins « des Victoires qu'il avoit remportées dans le Royaume de Chanagar et dans les Pays Mahométans voisins, pour être gravés par 4plus Célèbres Artistes ».

Quatre planches, celles qui ont été numérotées 5, 7, 8 et 15, clans la suite furent remises aux préposés de la Compagnie des Indes à Canton avec « une somme de seize mille taels, soit 112.800 livres, le tael valant. 7 fr. 103». A ces planches était jointe une lettre du Frère CASTIGLIONE datée également de Pe-king, adressée au Directeur des Arts en lui recommandant d'apporter dans les gravures « la correction et la netteté la plus exacte ». Quand les, quatre dessins arrivèrent à Paris, les Directeurs de la Compagnie des Indes, au lieu de les remettre immédiatement à leur adresse, s'occupèrent de trouver eux-mêmes des graveurs. Le fait est ainsi raconté par PARENT,

1. Le P. Louis-Joseph LEFEBVRE, né le 30 août 1706 ; arriva dans la Mission le 8 août 4737; il fut nommé supérieur de la Mission française en 1762 en remplacement du P. DE NEUVIALLE ; il eut lui-même cornue successeur en 1769 le P. J.-B. DE LA ROCHE. Le T. LEFEBVRE était l'ami particulier de Pierre POIVRE, intendant de l'ile de France et son correspondant en Chine.

Le Mémoire suivant, inédit, tiré des papiers Delessert, Bib. de l'Institut, donne des renseignements sur la famille de ce missionnaire.

MÉMOIRE

« Louis-Joseph LEFEBVRE, Prêtre, fut envoyé en qualité de missionnaire, en Chine, en 1736, d'où il n'est revenu qu'en 4775, âgé de 70 ans, après y avoir servi la Religion et l'État pendant trente-huit ans.

e Son père, Charles-Joseph LEFEBVRE, Chevalier de l'Ordre Royal de Saint-Louis, Capitaine au Régiment de Champagne, Ingénieur en Chef au Havrede-Grace, fut pourvu du Gouvernement de la ville de Clisson en Bretagne, en considération de ses importants services rapellés dans ses Provisions du 6 janvier 4712 en ces termes. En 1693, au siège dheydelbert (Heidelberg), il entra l'Épée à la main, à la tête des troupes, dans la place, après avoir essuyé un très grand feu de la part des assiégés. H se trouva dans la même campagne, aux Prises de

Vaingen, de Quingemberg, et d'Autrel, et fut reconnoitre de p4 les retranchements des ennemis proche d'hailbron [Heilbronn]. Il ne discontinua pas ensuite, disent les mêmes provisions, de rendre des services tant en Alemagne que dans la Roche en Ardenne, où il se donna tous les mouvements nécessaires pour metre ce poste à couvert de l'insulte des ennemis qui avoient dessein d'en faire le siège. En 1703, il se jeta dans la ville de Bellile au travers de l'armée navalle des Ennemis qui y vouloient faire une descente. Il est enfin mort en 1717 Directeur Général des fortifications du pais d'Aunis Saintonge et Medoc et Isles adjacentes.

«Joseph Etienne LEFEBVRE son fils aine, frère du Sr Abbé LEFEBVRE, a servi en qualité d'ingénieur pendant l'espace de 40 ans et est mort il y a environ treize ans, Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, Lieutenant dans le Régiment de la Marine et Ingénieur en Chef des fortifications en Bretagne. »

  1. Bib. de l'Institut, Ms. D. M. 167.

  2. JEAN MONVAL, Les Conquêtes de la Chine. Une Commande de l'Empereur de Chine en France au XVIII° siècle. (La Revue de l'Art ancien et moderne, XVIII, juillet-décembre 4905, pp. 447-160.) — Voir p. 150. — Les sommes étaient payées par annuités par le Co Hang, ou Conseil des Marchands hanistes, aux agents de la Compagnie des Indes, puis au Consul de France à Canton. Voir HENRI CORDIER, La France en Chine au XVIII° siècle, 1883.

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