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0104 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 104 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCHE 7"OU   67

pouvait se demander quelle avait été la mesure du travail de Tsiao Pingtcheng. Un Keng tche t'ou plus ancien, encore inconnu, devait seul permettre de décider si Tsiao Ping-tcheng avait créé ses planches de toutes pièces, ou s'il les avait seulement modernisées en y appliquant des règles de perspective qui trouvèrent d'ailleurs chez ses compatriotes, en dehors de la Cour, un accueil assez froid.

M. B. Laufer nous a sortis d'embarras. En 1908, il acquérait chez un libraire de Tokyo une édition japonaise du Keng tche t'ou, gravée en 1676, et qui n'était que la reproduction, avec quelques lacunes, d'une édition chinoise parue en 1462. Cette trouvaille fut annoncée dans le T'oung Pao de 1912 (pp. 97-106). I1 était dès lors possible d'étudier les rapports éventuels entre les. planches de Tsiao Ping-tcheng et l'ancien Keng tche t'ou des Song. C'est ce travail que M. Franke vient de mener à bien en entourant son enquête des renseignements connexes qui pouvaient en accroître et en préciser les résultats. Le livre de M. Franke est, à bien des égards, excellent ; c'est sur lui que je m'appuierai pour mettre en valeur les documents nouveaux que des circonstances favorables m'ont mis à même de rassembler.

La première question à élucider était celle des origines de l'ancien Keng tche Cou. Le Catalogue impérial du dix-huitième siècle (chap. 102,

fol. 13 v°-14 r°) consacrait une notice au   p, Keng tette t'ou the que
les bibliographes impériaux avaient reçu du gouverneur du Tchö-kiang, mais le reléguait dans la section des livres dont on se bornait à « conserver les titres » (ts'ouen-mou), c'est-à-dire que l'ouvrage n'était pas jugé digne d'être copié pour le Sseu-k'ou-ts'ivan-chou. La notice explique cet ostracisme. Le titre de Keng tche t'ou ehe signifie mot à mot « Poésies, avec planches, relatives à l'agriculture et au tissage ». Or il y avait dans les collections du palais « un exemplaire peint', » qui avait été « gravé sur pierre avec des notices dues à l'empereur », et qui comprenait vingt et une planches relatives à l'agriculture et vingt-quatre relatives au travail de la soie, chaque planche étant accompagnée d'une poésie. L'exemplaire envoyé par le gouverneur du Tchö-kiang ne contenait que 35 poésies2, et pas une planche; il fut clone écarté. Quant à l'histoire même de l'ouvrage, les biblio-

1.I   houa-pen. Le * chou de M. Franke

(p. 66) est une faute d'impression.

2. M. Franke suppose que 35 est une faute du Catalogue impérial pour 45; il est également possible que l'ouvrage ait été incomplet. Comme

l'ouvrage a été offert par le gouverneur du Tch0kiang, on doit pouvoir vérifier ce point dans le Tchö kiang ts'ai lsi yi chou lsong lou (cf. à ce sujet ß.E.P.E: O., IX, 242, et I. XII, n° 9, p. 71); malheureusement cet ouvrage n'existe pas à Paris.