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0154 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 154 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCHE T°OU   117

L'hypothèse, bien qu'elle semble couvrir tous les faits de la cause, resterait fort aléatoire si je ne croyais pouvoir l'appuyer par un autre argument. Cet argument nouveau, je l'emprunterai à ce qui est considéré comme le manuscrit original de Tchao Mong-fou. L'un des principaux érudits du dix-septième siècle, Tchou Yi-tsouen (1629-1709), a écrit une « Notice mise à la suite des Tableaux du tissage [pendant] les douze mois, écrits de la main de Tchao Tseu-ngang (Tchao Mong-fou) ». Le terme même d' « écrits » (1) employé par Tchou Yi-tsouen montre qu'il ne s'agit pas de peinture ; ce qu'il a vu, ce ne sont pas en réalité des « Tableaux du tissage », mais les poésies écrites par Tchao Mong-fou pour ces tableaux. De plus, ce n'était pas un manuscrit complet, puisqu'il lui manquait la série des douze poésies relatives au labourage. Tchou Yi-tsouen, lui aussi,, cite l'intitulé selon lequel ces poésies furent composées sur l'ordre de l'impératrice. Il ajoute que l'écriture, par sa décision, semble indiquer une copie écrite par Tchao Mong-fou à la fin de sa vie, « quand il habitait dans son pays natal' ». Or, c'est en 1319 que Tchao Mong-fou a quitté la Cour pour se retirer à Houtcheou. Comme on le voit, ce manuscrit partiel, s'il est authentique, serait une copie faite tardivement par Tchao Mong-fou. Les contemporains s'arrachaient ses autographes, et il est vraisemblable qu'à la sollicitation de ses amis, il dut écrire le même morceau plus d'une fois.

Il n'y a donc pas grand'chose à tirer, pour la question qui nous occupe ici, de la notice finale rédigée par Tchou Yi-tsouen. Mais un autre manuscrit existe, qui autorise peut-être des conclusions plus précises. Parmi les peintures et autographes entrés dans les collections du palais après la deuxième rédaction du Che kiu pao ki en 1791-1793, Hou King décrit 2, en 1816, des «•Poésies du Keng tche Cou, écrites de la main de Tchao Mongfou », en un rouleau, sur soie, comprenant vingt-quatre poésies sur le Keng tche t'ou en écriture siao-k'ai. La signature est : « Aété composé, par ordre de l'impératrice, et écrit .de la main du tche-Niue-clie du Tsi-hien [-yuan], votre serviteur Tchao Mong-fou3 ». Sur le dernier feuillet se trouve une

4. Sur Tchou Yi-tsouen, cf. GILES, Biogr. Dict., no 453 (mais les indications sur ses ouvres sont assez inexactes), et surtout Kouo tch'ao ki hien lei Icheng tch'ou pien, chap. 448, fol. 9 ro-45 vo. La collection littéraire de Tchou Yi-tsouen est intitulée U f * * Pou chou I'ing lsi. Dans l'édition de 4889 que possède la Bibliothèque Nationale(coll. Pelliot, Il, 683), le texte relatif au manuscrit de Tchao !Hong_ fou se trouve au chap. 53, fol. 3 ro. Tchou Yi-tsouen commence sa notice en rappelant déjà que « les

faux Tchao Along-fou pullulent n. Le titre des poésies, si Tchou Yi-tsouen l'a bien reproduit, portait sur ce manuscrit la variante ft Mo pour « composées ,i, au lieu du g tchouan que donne la collection littéraire de Tchao Along-fou. Tchou Yi-tsouen, en rédigeant sa notice, ne paraît d'ailleurs pas s'être rappelé cette collection littéraire.

2. Si ts'ing tcha ki, chap. 2, fol. 40 vo-4 t e.

3.$ M 154 f mi:*± Eg

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