National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0042 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 42 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000249
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

20   MIMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

ho avait entièrement échappé à leur autorité ; l'humiliation était-elle définitive ? l'espoir de refaire l'unité de la Chine devait-il être abandonné ? Telles étaient les questions que ne pouvait manquer de se poser avec anxiété un jeune homme au moment où il allait assumer les responsabilités du pouvoir suprême ; telles sont celles auxquelles répond le précepteur du roi de Kia. Dans la notice jointe au tableau synoptique des souverains, il rappelle les guerres qui si souvent ensanglantèrent l'histoire de la Chine ; il montre comment, si l'unité de. l'empire put être établie et maintenue par des princes habiles et sages, elle fut bien plus fréquemment rompue par les fautes de leurs successeurs, de telle sorte que, pour une durée totale de mille 'sept cents années, on ne trouve guère, en additionnant les périodes de prospérité, que cinq cents ans pendant lesquels la Chine constitua un groupe politique homogène et puissant. Cette considération est bien propre à faire réfléchir un jeune empereur au début de son règne. D'autre part, dans la notice annexée à la carte de la Chine, le sage précepteur fait toucher du doigt à son élève l'immensité des régions qui ont été enlevées à la dynastie des Song et il donne cours à son indignation patriotique ; mais il rappelle en même temps, par les leçons de l'histoire, que la vertu du prince est plus importante que l'étendue de ses domaines ; les fondateurs des plus glorieuses dynasties ont eu d'humbles commencements ; leur exemple prouve qu'il ne faut point se laisser abattre par l'adversité ; avec l'aide du ciel et des hommes, l'occasion se présentera peut-être de recouvrer les provinces perdues et de refaire le grand empire du Milieu ; une si haute espérance doit entretenir une généreuse ambition dans le cour de celui qui veut devenir le régénérateur de la nation, le libérateur du territoire.

Tandis que les circonstances dans lesquelles furent composés ces documents leur confèrent une réelle valeur historique, la date à laquelle ils remontent leur assigne aussi une place importante clans la science. La carte du ciel est vraisemblablement le plus ancien monument de ce genre qui ait été conservé en Chine et la carte de l'empire vient chronologiquement aussitôt après les deux cartes gravées en 1137 qui sont les plus vieux spécimens de la cartographie chinoises. Quant au plan de Sou-tcheou, il

1. J'ai publié ces deux monuments dans le Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient (vol.11I, 1903, pp. 214-247) sous le titre : Les deux plus anciens spécimens de la cartographie chinoise. Depuis cette époque j'ai eu l'occasion, au cours de ma mission de 1907, de voir et d'estamper dans le Pei lin de St-ngan fou la stèle originale ; je puis donc ajouter

maintenant quelques renseignements complémentaires i mon article de 4903 : en premier lieu, j'ai eu tort de parler des deux cartes comme si elles se trouvaient sur deux pierres distinctes ; en réalité, elles sont gravées ü l'avers et au revers d'une seule pierre; cependant, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, elles ne sont pas disposées l'une et