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0018 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 18 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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4   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

bon lui semble. Que la correction soit bien ou mal, il en faut passer par là sans oser rien dire. Ici l'empereur sait tout, ou du moins la flatterie le lui (lit fort haut, et peut-être le croit-il : toujours agit-il comme s'il en éioit persuadé' ! »

Ce n'était pas une sinécure que d'être peintre de la Cour ainsi qu'on le pourra voir dans la lettre adressée le 17 octobre 1754 par le P. AMIOT au P. DE LA TOUR 2.

Attiret, après avoir reçu de son père, peintre médiocre, les premiers éléments, alla, sous les auspices du Marquis de Broissia, « se perfectionner dans cette terre où les arts fleurissent avec les citronniers ». A son retour de Rome, passant par Lyon, il y peignit quelques bons portraits, notamment ceux du cardinal d'Auvergne, archevêque de Vienne; de l'archevêque de Lyon ; de M. Perrichon, prévôt des Marchands. Rentré à Dôle, il continua à s'occuper de peinture. « Il avait trente ans quand une amertume salutaire qu'il sentit au milieu du monde, l'ayant averti de se donner à Dieu, il entra chez les Jésuites avec l'humble habit de Frère convers, sans pour cela déposer les pinceaux. Durant son noviciat, il peignit les quatre pendentifs du dôme de l'église des Jésuites d'Avignon3. » Les PP. PARRENIN 4 et V. CHALIER 5 de la mission française de Pc-king ayant demandé un peintre, Attiret s'offrit et partit pour la Chine vers la fin de 1737. Arrivé à Pc-king, il offrit à l'Empereur pour son coup d'essai un tableau représentant l'Adoration des Rois ; Wien-loung en fut si satisfait qu'il fit placer cette oeuvre dans l'intérieur du Palais.

Il y avait au rez-de-chaussée du Palais une salle isolée, exposée aux intempéries de toutes les saisons qui servait d'atelier de peinture. « Là, n'ayant d'autre feu en hiver que celui d'un petit réchaud sur lequel il mettoit ses godets, pour empêcher que les couleurs ne gelassent, il souffroit le froid le plus piquant. Il n'avoit pas moins à souffrir en été par l'épuisement où le réduisoient les chaleurs excessives, dans un lieu que les rayons d'unsoleil brûlant qui entroit par tous les côtés, rendoient comme une espèce de fournaise. Au reste les autres Peintres étoient dans la même position que lui, ainsi il n'avoit pas à se plaindre 6 ! »

4. Lettres édifiantes, éd. du Panthéon littéraire, In, p. 793.

  1. Lettres édifiantes, éd. du Panthéon littéraire, IV, pp. 44 seq.

  2. FEUILLET DE CoNCIIES, Les Peintres européens en Chine, 1856, p. 9.

  3. Dominique PARRENIN, Q,°   T, PA To-ming,
    né au Russey, diocèse de Besançon, le 4°r sep

tembre 4665 ; t à Pe-king, 27 septembre 1744.

  1. Valentin CIIALIER, tge 1I   ,CHAMao-yu, su-
    périeur des Missions Françaises en Chine ; né le 17 décembre 4697 à Briançon ; t à Pe-king, le 42 avril 1747.

  2. Extrait d'une lettre du P. AMIOT du 1« mars 4769 (Journal des Sçavans, juin 1771, pp. 406420).