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0130 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 130 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCHE :T"OU   93

défaut de l'édition de Wang Kang, le plus fidèle témoignage ? J'ai envisagé cette hypothèse. Si je l'écarte, c'est qu'il me paraît possible d'arriver ici, en dehors de toute impression subjective, à une sorte de preuve par les faits.

M. Laufer et M. Franke ont considéré l'édition de 1676 comme l'image fidèle des originaux de Leou Cheou ; par suite, toute différence entre cette édition et les planches de 1696 est mise par eux au compte de Tsiao Pingtcheng. Mais, en comparant nos trois états du Keng tche t'ou, nous constatons que clans quelques cas où Tsiao Ping-tcheng s'écarte de l'édition de 1676, il est au contraire en accord frappant avec les planches de Tch'eng

  • K'i. J'ai reproduit ici, et dans les trois éditions, les deux planches les plus caractéristiques à cet égard. II n'y a pas doute que sur l'une d'entre elles (pl. XLIV), l'enfant endormi que secoue sa mère et la vieille femme qui attise le feu sont apparentés dans les planches de Tch'eng K'i et de Tsiao Ping-tcheng et n'ont rien à voir avec la planche japonaise de 1676. Il en est de même pour la planche L, où la mère, soutenant son enfant juché sur un tabouret, cause avec deux commères par-dessus le mur ; les personnages sont les mêmes et ont les mêmes attitudes chez Tch'eng K'i et chez Tsiao Ping-tcheng; ils manquent absolument sur la planche correspondante de l'édition japonaise.

A cette parenté de Tch'eng K'i et de Tsiao Pis: tcheng, je ne vois que deux explications possibles. L'une, en apparence assez simple, serait que Tsiao Ping-tcheng eût connu le rouleau de Tch'eng K'i ; je la tiens pour invraisemblable. Tsiao Ping-tcheng était un peintre de la Cour, et l'empereur K'ang-hi le chargea de dessiner un nouveau Keng tche t'ou quand il eut reçu au 'I'ch6-kiang l'édition publiée au treizième siècle par Wang Kang. C'est sûrement sur cette édition de Wang Bang que Tsiao Ping-tcheng a travaillé. D'autre part, ni sous K'ang-hi, ni sous Yong-tcheng, ni même lors de la publication du premier Keng tche t'ou de K'ien-long en 1739, il n'est question de l'album de Tch'eng K'i ; une première moitié de cet album est offerte par Tsiang P'ou après 1739 ; ce n'est qu'en 1769 que la seconde moitié arrive au palais ; immédiatement le tout est gravé sur dalles de pierre avec des autographes impériaux. Ce silence et ce zèle suffisent à établir que la Cour ignorait les peintures de Tch'eng K'i quand Tsiao Ping-tcheng travaillait pour l'empereur K'ang-hi en 1696.11 faut donc nous rabattre sur l'autre explication. Si Tsiao Ping-tcheng, s'inspirant de l'édition de Wang Kang, est parfois en accord plus étroit avec Tch'eng K'i qu'avec l'édition japonaise, c'est que Tch'eng K'i était resté là plus fidèle que l'éditeur japo-