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0132 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 132 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCHE T'OU   95

avait, conquis la faveur des gens de goût, a toujours prêté en Chine à d'innombrables variations. Peut-être même Leou Cheou avait-il eu des précurseurs. Selon le Li tai ming houa ki achevé au milieu du neuvième siècle par &e % ik Tchang Yen-yuan', i! * Ming-ti, second souverain des Tsin (299-

325) et peintre célèbre, avait laissé un AM   ® Pin ehe ts'i yue Cou,
c'est-à-dire des « Tableaux de l'ode Ts'i-yue dans les poésies des [Coutumes de] Pin »; le sujet même implique que ces tableaux aient représenté les travaux des champs. C'est là la plus ancienne oeuvre de ce genre au sujet de laquelle j'aie trouvé quelques indications. M. Franke rappelle de son côté que le T'ang chou cite un A' ® Vue ling Cou, ou « Tableaux du Yue-ling », à I Ill Wang Yai2. Or le chapitre Yue-ling du Li ki, le chapitre a Wou-yi du Chou king et la section des Odes de Pin clans le Che king ont toujours été considérés en Chine comme les textes fondamentaux relatifs à l'agriculture ; le Vue ling Cou devait clone se composer d'une série de scènes agricoles. Un autre texte que mentionne M. Franke, sans en dissimuler le caractère assez suspect, veut qu'en 954-9:i9 un pavillon du palais impérial ait été orné de peintures représentant les diverses phases des travaux des champs. Quoi qu'il en soit de la valeur propre de ce dernier texte, la coutume semble avoir existé, peut-être dès le septième siècle, d'honorer l'agriculture en reproduisant des scènes de labourage et de sériciculture sur les murailles du palais. Au treizième siècle, Wang Ying-lin s'exprime ainsi dans son K'ouen hio ki wen : « Sous les T'ang, au palais impérial, le igIli

  •  Wou yi Cou (ou « Tableaux du [chapitre] Wou-yi ») fut remplacé par des paysages, et c'est alors qu'éclatèrent les troubles gouvernementaux des périodes k'ai-yuan 1713-741) et lien pao (742-735). Au début de la période pao-yuan (1038-1039) de Jen-tsong (des Song), on peignit des scènes de labourage et de tissage au 1g4 Yen-tch'ouen-ko ; [mais] dans la période yuan-fou (1086-1093) de Tchö-tsong, on leur substitua également des paysages; [alors] le zèle tourna à la paresse et il y eut des révoltes3. » Comme on le voit, Wang Ying-lin attribue ces catastrophes au peu de souci que les empe-

  1. Chap. 3, fol. 6 r°, dans l'édition du I

I   Wang the houa yuan (Bibi. nat., coll.
Pelliot, II, 1338). Le texte est en outre rappelé dans le P'ei wen 'chai chou houa p'ou, chap. 21, fol. 1

v°.

  1. M. Franke dit (p. 57) qu'on ne sait malheureusement qui était ce Wang lai ni ü quelle époque il vivait. Il ne me semble pas douteux cependant qu'il s'agisse du Wang lai dont la biographie est

donnée au chapitre 169 (fol. 3 v°-5 r°) du Kieou l'ang chou et au chapitre 179 (fol. 4 r°-5 vo) du Sin fang chou. Docteur de 792, ce Wang lai remplit de hautes charges dans la première moitié du neuvième siècle ; c'était un grand amateur de livres et de peintures, et il n'y a rien de surprenant i► ce qu'il ait peint lui-même un }'ue ling l'ou.

  1. Je traduis ce passage d'après le texte qu'en donne le P'ei wen yun fou, s. Y. keng-lche-l'on.