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0119 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 119 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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b

82   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

Song-nien 1, et j'ai mis moi-même une aréface en tête du rouleau ; cette pièce

est déjà entrée dans le   )1 Che kiu pao ki 2. Maintenant, j'ai obtenu le
*ft Keng tso t'ou ( Tableaux des travaux du labourage) de [Licou] Songnien. En examinant sa facture, [j'ai constaté] qu'elle rappelait celle du Ts'an che t'ou. J'ai comparé les deux rouleaux : dans les dimensions des feuillets de papier3, la disposition des peintures et des caractères sigillaires, il n'y a pas la moindre différence. A la fin du rouleau des Tableaux du labourage, il y a une notice finale (pa) de kit A Yao Che`, qui dit : « Les deux rouleaux du Keng tche t'ou, c'est l'arrière-petit-fils de maître g Tch'eng [qui reçut le nom posthume de] fC Wen-kien 5, arrière petit-fils nommé lui-même

1. Licou Song-nien était natif de Ts'ien-t'ang, c'est it-dire de Hang-tcheou, capitale des Song du Sud, et vécut à la fin du douzième siècle. Nous n'avons de lui aucune biographie véritable, mais des informations de sources diverses nous renseignent suffisamment sur sa vie et sur son oeuvre. La sinologie européenne l'a négligé; il n'est pas nommé dans les travaux de MM. Giles et Hirth ;

M. Petrucci lui a consacré quelques lignes dans 7'oung Pao, II, xini, 326. D'après M. Petrucci, « son oeuvre est à peu près entièrement perdue et cc qui en reste au Japon — copies tardives ou attributions suspectes — ne donne qu'une idée très lointaine de son style ». En réalité, les collectionneurs les plus qualifiés de la Chine moderne prétendent avoir vu des oeuvres authentiques de Lieou Song-nien, et on verra plus loin que, si la paternité de l'ceuvre dont il est ici question lui doit être retirée, il existait encore au début du dix-neuvième siècle et existe peut-être encore aujourd'hui, dans les collections du palais à Pékin, une peinture de sujet analogue dont l'attribution à Lieou Song-nien semble mieux garantie ; d'ailleurs, d'autres peintures de ces mêmes collections sont unanimement considérées comme des oeuvres de Lieou Song-nien. Le P'ei wen !chai chou houa p'ou (chap. 51, fol. 16 r° de l'édition de 1883) ne donne sur Licou Song-nien qu'une citation, et qui n'est pas absolument exacte. Mais Licou Song-nien a fait partie de ce Bureau de la peinture (Houa-yuan) que les Song avaient établi au douzième siècle ; aussi, en étudiant l'histoire de ce bureau,] Li Ngo a-t-il réuni sur notre peintre des renseignements assez co-

pieux; on les trouvera dans le   5k je lit
Van song yuan houa tou de Li Ngo, daté de 1721, au chap. 4, fig. 6 v°-30 v° de l'édition du Wou lin tchang kon !s'ong pieu (9e série). Licou Song-nien était entré comme étudiant au Bureau de la peinture dans la période tch'ouen-hi (1174-1189); il y

fut l'élève d'un gendre impérial, i ? (   Tchang
Touen-li, qui devait être alors très àgé, et fut

promu au rang de ; { tai-tchao, c'est-à-dire « en service aux ordres de l'empereur », dans la période chao-hi (1190-1194).

  1. Sur le Che kiu pao ki, que nous ne possédons malheureusement pas, cf. supra, p. 76. La préface écrite par K'ien-long en tête du rouleau en question se trouve vraisemblablement dans l'une des séries des oeuvres de cet empereur ; je n'y ai pas accès actuellement.

  2. Par St *A tche -fou, il faut entendre les feuillets mis à bout et dont chacun était occupé par une scène; ce passage montre que la peinture en question est sur papier et non sur soie.

  3. On trouvera plus loin la traduction complète de cette notice. Yao Che s'y dit natif de Wou-hing, qui est un ancien nom de la ville préfectorale de

Hou-tcheou. En effet, dans le 1(M 4+1*   Hou
tcheou fou tche de 1758 (Bibi. Nat., coll. Pelliot, I, 213; chap. 19, fol. 41 r°), il est question, sous les Yuan, de Yao Che (tseu Tseu-king), qui était natif de Kouei-ngan (c'est le nom de la sous-préfecture établie à Hou-tcheou). Yao Che fut recommandé

pour un emploi public à Khubilai par   y ,   Kao

K'o-kong en même temps que g(j   1 ! Teng
Wen-yuan, lequel vécut de 1258 à 1328, mais ne parait être passé au service des Mongols qu'en 1290 (cf. Yuan ehe, chap. 172, fol. 4 v°-5 r°). D'autre part, quelques poésies de Yao Che ont été insérées au gt XrifWou hing ehe ts'ouen de Lou Sin-yuan (sur lequel, cf. 13.E.P.E: O., IX, 460; je cite d'après l'exemplaire de la Bibl. Nat., coll. Pelliot, Il, 1261 ; les textes sont au 3° Isi, chap. 2, fol. 1921); on y voit que Yao Che était en relations avec un calligraphe et peintre célébre originaire, lui aussi, de Wou-hing, Tchad Mong-fou (1254-1322). La notice finale, non datée, de Yao Che doit donc se placer vers l'an 1300.

  1. Tch'eng Wen-kieii est le nom posthume de deux personnages des Song. Le premier est Tch'eng Lin, dont la biographie se trouve au chap. 288 (fol. 2 v0-4 r°) du Song che. Il ressort bien