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0215 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 215 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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••126   NIÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

dant le lobe des oreilles, collier plat autour du cou, bracelets recouvrant presque tout l'avant-bras. Toutes deux enfin arborent le même attribut et, le même costume : mais ces derniers points méritent un examen plus attentif.

Les draperies. Tout d'abord il faut bien se rendre compte que les deux déesses sont habillées exactement des trois mêmes vêtements, une jupe, une tunique et un châle : toute la différence entre elles provient du fait qu'elles ne portent pas ce dernier de la même façon. La jupe est longue et l'on voit à ses plis nombreux comme à la manière dont la jambe gauche la relève sur la planche LXII qu'elle est en même temps fort large. La tunique, sorte de chitôn s'arrêtant juste au-dessus du genou, est serrée à la taille par le noeud d'une étroite ceinture : des agrafes la retiennent sur chaque épaule.et elle laisse à nu la gorge et les bras. Évidemment c'est à la pseudoAthènè' du Musée de Lahore (fig. 2) que nos cieux divinités du haçmîr ont emprunté ce vêtement d'allure si classique. Même chez l'une d'elles l'agrafe de droite a glissé pour découvrir le sein comme chez les statues d 'Amazones. En revanche, celle de la planche LXII a son châle chastement croisé comme un fichu sur les épaules et la poitrine, tandis que son pendant a jeté négligemment le sien en écharpe, a la mode du Gandhâra2, et l'enroule par . ses deux extrémités autour de son coude gauche : aussi forme-t-il en remontant par devant un gracieux sinus parallèle à celui du corsage. Il ne, faudrait d'ailleurs pas croire que cette pièce de son costume manque à $la jeune guerrière de la figure 2 : seulement elle l'a martialement tordue ;autour de sa taille. Mais plus intéressante encore que l'identité des vêtements est la minutieuse ressemblance des draperies. Ce sont de part et (l'autre les mêmes chutes verticales en forme de tuyaux, la même souplesse ondoyante clans les étoffes transversalement disposées, et partout la même recherche de mouvement dans les plis. On est d'accord pour considérer cet arrangement concerté des draperies comme la preuve la plus décisive de l'influence .grecque sur l'art indien 3 : il est curieux de constater que ce trait est aussi (les plus tenaces et continue à s'étaler avec tant d'évidence sur (les images dont. le retour au type indigène est pour le reste si marqué.

L'attribut. Ce n'est pas d'ailleurs la seule survivance classique que

1. Ce n'est en réalité, comme le prouve leur rôle sur les bas-reliefs conservés, qu'une de ces Amazones soi-disant grecques que l'on appelait des Yavanis et qui étaient chargées du service intérieur des palais indiens.

2.On sait que c'est toujours ainsi que les rois,

dieux ou Bodhisattvas gandhériens portent leur manteau. Cf. Art gréco-bouddhique du Gandhdra, t. I, frontispice, ou Monuments et Méritoires, t. VII, 4" fasc. (1900), pl. V.

  • 3. Cf. G. PERROT, L'Art gréco-bouddhique, dans Journatqles Savants,t septembre 1906, p. 469.