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LES CONQUÊTES DE L'EMPEREUR DE LA CHINE   7

premier commis du ministre Bertin, dans une lettre qu'il adressait à ce dernier de Séville, le 18 avril 1776 :

J'étois au bureau de Mrs. les Syndics et Directeurs lorsqu'on examinoit les magnifiques desseins venus de la Chine, et j'appris de ces Messieurs qu'on s'étoit adressé à M. VASEI.ET pour procurer des artistes capables de les graver ; tandis qu'on s'occupoit de la préférence qu'on pouvoit accorder à tels ou tels (par manière de conversation), je m'amusai à lire la dépêche du P. Castiglione, un des auteurs des desseins; elle étoit en trois langues, françois, latin et italien, et je vis que l'adresse étoit à M. le Président des Beaux-Arts, etc. Je fis apercevoir à M. de Rabec [l'un'4s Directeurs de la Compagnie des Indes] et à plusieurs de ces Messieurs que l'exécution de l'ouvrage ne les regardoit point, et que l'Empereur de la Chine avoit entendu d'en charger le Ministre des Arts, c'est-à-dire le Directeur général des Bâtiments du Roy. Je revins sur le champ en avertir Monseigneur [Bertin] t qui me chargea d'en prévenir M. Cochin, ce que je fis, et le même jour Monseigneur en parla à M. le Marquis de Marigni qui prit les ordres du Roy et retira les desseins2.

En fait les dessins furent remis au Marquis (le Marigny, alors Directeur de l'Académie royale de peinture, par M. (le Méry d'Arcy, l'un des Directeurs de la Compagnie des Indes, le 31 décembre 1766. Les Mémoires secrets' ne manquent pas de signaler l'arrivée des dessins :

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28 novembre 1769. L'Empereur de la Chine a envoyé en France parla Compagnie des Indes des dessins magnifiques de conquêtes, pour•Ztre gravés par noselnei1leurs artistes. M. le Marquis de Marigny préside à l'exécution de cet ouvrage.

La mode est à la Chine'. 4. Un mémoire adressé des bureaux de Bertin représente au roi («qu'il serait à propos d'exécuter en petit les quatre dessins sur des grands vases de belle forme de la manufacture royale de Sèvres, et de les exécuter en . tapisserie à la manufacture des Gobelins : cela, dit l'auteur du mémoire, donnerait à tout l'empire de la Chine une haute idée de la supériorité de nos artistes, de nos manufactures et de notre nation, et les Français ne seraient plus, comme ils le sont à la Chine, confondus avec les autres nations sous le nom d'Européens... Cela disposerait l'empereur

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4. Henri-Léonard-Jean-Baptiste 13ERTIN, né dans le Périgord en 1719; Conseiller au Grand Conseil (juin 1741) ; Maitre des liequétes (avril 4745); Intendant du Roussillon (1750-1753); Intendant dc Lyon (1754); Lieutenant de Police (1757); Contrôleur gé-

• ... néral des Finances (4759) ; Secrétaire d'Etat (no-

vembre 1762) ; t aux eaux de Spa, le 46 septembre 1792, à 4 heures du matin.

2. Bib. de l'Institut, D. M. 467.

3. Afénl. secrets, Ill, pp. 239-260.

4. HENRI CORDIER, La Chine en France au XVIII° siècle, Paris, Laurens, 4910, in-4.

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