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0103 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 103 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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66   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

Berlin, a Londres, a New-York, à Saint-Pétersbourg'. En 1850, I. Hedde publiait et commentait le Keng tche t'ou, sous le titre de Description de l'agriculture et du tissage, mais il ne se préoccupait guère que du point de vue économique, se servait d'une réédition très médiocre, et d'ailleurs ne reproduisait que la première série des planches, celles relatives a l'agriculture. Une adaptation allemande du travail de Hedde paraissait quelques années plus tard Leipzig. En 1869, deux des planches relatives a l'élève des vers à soie, empruntées a l'édition de 1696, terminaient les Industries anciennes et modernes de l'empire chinois publiées par Stanislas Julien et Paul Champion2.

Entre temps, en 1867, Wylie avait publié ses Notes on Chinese literature, essentiellement basées sur le Catalogue impérial du dix-huitième siècle. A la page 75, il y était question, d'après ce Catalogue, des poésies de l'ancien Keng tche t'ou, et Wylie ajoutait, sans rien dire de l'édition de K'ang-hi, que les planches avaient été « gravées a nouveau au temps de K'ien-long ». II semblait donc, a lire Wylie, que le Keng tche t'ou moderne ne fût qu'une reproduction de l'oeuvre des Song. Mais, a y regarder d'un peu près, l'affirmation de Wylie ne laissait pas de surprendre. Le Keng tche t'ou auquel on avait accès, celui de 1696, observait des lois de perspective que l'art chinois n'a jamais connues, au moins sous cette forme, et précisément les critiques d'art chinois font remarquer.que le dessii.ateur de ces planches, Tsiao Ping-tcheng, a suivi dans ses oeuvres les règles en usage chez les peintres d'Occident. M. Ilirth attira a bon droit l'attention sur ces notices; selon lui, Tsiao Ping-tcheng, employé au bureau de l'astronomie, s'y était évidemment trouvé en relations avec les Jésuites qui y avaient acquis, a la fin du dix-septième siècle, une situation prépondérante. Mais alors on

4. M. Franke ne signale pas cet exemplaire ; je l'ai vu il y a quelques années au Musée asiatique de Saint-Pétersbourg, où il porte la cote Coll. Brosset, Cl. XV, no 4; autant qu'il m'en souvienne après huit ans, cet exemplaire est fort beau. A la Bibliothèque Nationale de Paris, les n°' 5394-5395 appartiennent au type de 4696; ils ne sont pas cependant identiques. Les deux cachets finaux de la préface de K'ang-hi sont, comme à l'ordinaire, apposés à la main, en vermillon ; en tète de la préface du n° 5394, est apposé un autre cachet ver-

millon :   P'ei-wen-tchai ; on sait que ce
nom de « salle a fut employé sous K'ang-hi. Les cachets des poésies impériales mises au haut de chaque planche sont en noir, c'est-à-dire qu'ils étaient gravés sur la planche et ont été tirés avec

elle; mais on constate avec surprise qu'ils ne sont pas de même dimension dans les deux exemplaires, et qu'en réalité ces poésies impériales ont été gravées au moins deux fois ; il ne semble pas en être de même pour les dessins placés sous ces poésies; chaque planche serait donc tirée avec deux bois, l'un pour le dessin, l'autre pour les poésies. Le no 5396 représente une édition toute différente (cf. infra, p. 78). Quant au manuscrit n° 5398, c'est un travail de fantaisie inspiré des planches de Tsiao Ping-tcheng.

2. Ce ne peut être que par inadvertance que Stanislas Julien et Champion disent tirer toutes leurs

planches du   * T'ien kong k'ai wou. Leur
édition du T'ien kong k'ai wou était de 4637 ; à ce moment, le Keng tche t'ou de K'ang-hi n'existait pas.