National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0143 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 143 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000249
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

106   MÉMU'ItïES CONCERNANT L':1SIE ORIENTALE

conteste pas, et je le tiens même pour assez vraisemblable. Mais le rouleau qui a été examiné par les critiques du dix-septième siècle n'en est peut-être qu'un dérivé déjà lointain. Il est en effet certain, et en quelque sorte a priori, que le texte des poésies de Leou Cheou, sur un rouleau faisant partie des collections de Kao-tsong, était copié correctement. Or ce texte exact, nous le connaissons tant par le Keng lote t'ou de 1696 que par l'édition du Tche pou tsou tchai ts'ong chou ; ce sont là des dérivés fidèles de l'édition que publia au treizième siècle Wang Kang. Un moyen de vérification nous est d'ailleurs fourni par la copie indépendante de Tch'eng K'i, gravée sur pierre en 1769 ; l'identité est absolue entre ces diverses sources. Dans la copie de ces poésies que donne le Nan song yuan houa lou, il y a au contraire, pour ce texte très court, une quarantaine de leçons différentes, dont presque toutes sont des fautes manifestes. Sans doute, ce texte du prétendu Fou t'ien t'ou ne nous arrive qu'à travers deux. intermédiaires : le Chan hou Wang qui n'a jamais existé qu'en manuscrit, puis le Nan song yuan houa lou qui a lui-même circulé deux siècles et demi avant d'être imprimé, et dont l'unique édition est loin d'être satisfaisante'. Mais même la part faite, et largement faite, aux altérations qui ont pu se glisser ainsi dans la copie primitive de Wang K'o-yu, il semble difficile de ne pas supposer que les poésies étaient déjà altérées sur le prétendu Fou tien t'ou de Li Song. Je

serais presque tenté d'aller plus loin. La leçon   teou-cheng pour 3f F
cheng-teou peut résulter d'un renversement accidentel de deux caractères ; la leçon faut k'ang-p'i pour tiklE k'ang-p'i est une variante graphique admissible; il n'en est pas moins vrai que ces confusions s'expliqueraient à merveille par un intermédiaire en caractères sigillaires. Or cet intermédiaire en caractères sigillaires existe : c'est la copie exécutée vers 1300 par Tch'eng K'i. L'édition du Nan song yuan houa lou, dans la poésie lit Xif Cheou-yi, donne à ce point de vue un caractère qui paraît typique : fr, qui ne s'emploie plus en caractères ordinaires (k'ai-chou), mais qui est exactement la forme que prend X tsö dans l'écriture sigillaire de Tch'eng K'i. J'hésite

1. Cette unique édition est celle incorporée en 4884 au Wou lin tchang kou ts'ong pien, collection de textes publiés par les frères T Ting, propriétaires de la bibliothèque Chan-pen-chou-che. Le Nan song yuan houa fou y est suivi d'une notice finale écrite en 4884 pare lit A Tchang Weikia. J'ai déjà signalé plus haut (cf. p. 97, n. 1) une leçon sûrement fautive; de même, dans la eule notice finale de Tchang Wei-kia, on trouve

une fois A 2 Kouo-Dong au lieu de NI 2 hienfong, et la date niéme de cette postface est faussement écrite H fft q FEI , « année kia-chen de T'ong-tche », ce qui est impossible, au lieu de t q, « année kia-chen de Kouang-siu (4884) » En outre, les éditeurs de 1884 ne se sont pas avisés de l'identité des prétendues poésies de Kao-tsong et de celles du Keng tche t'ou, popularisées cependant par tant d'éditions modernes.