National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0125 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 125 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000249
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

e

88-   MÉMOIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

appelle le Tche t'ou (Tableaux du tissage)!. Au bas de chaque scène, il y a une notice écrite par l'impératrice .1*.?1 Hien-cheng-ts'eu-lie. Cette impératrice avait pour nom de famille A Wou et était l'épouse de Kaotsong; leurs écritures étaient absolument semblables 2Serait-ce qu'après (lue [Leou] Cheou eut présenté au trône ses tableaux, on aurait ordonné aux [fonctionnaires] tai-tchao du Han-lin de les copier, et que l'impératrice de Kao [-tsong] aurait écrit des notices [sur ces copies] 3? »

Il est évident que l'oeuvre à laquelle Song Lien consacre cette notice n'est pas une édition du Keng tche t'ou, mais une peinture manuscrite. Tout le montre, la nature même de la notice aussi bien que l'expression formelle de « rouleau 4 » ; l'édition de Wang Kang, la-seule à laquelle Song Lien ait pu avoir accès, est une édition xylographique en feuillets, et ne comporte sûrement pas de notices clues à l'impératrice femme de Kao-tsong. Ces notices sont des autographes de l'impératrice des Song, et par suite la peinture que vit Song Lien au quatorzième siècle avait dû faire partie de la collection du palais deux cents ans plus tôt. Mais alors serait-ce l'original même de Leou Cheou ? Song Lien ne semble pas le dire clans les citations de sa notice que reproduisent le P'ei wen yun fou, Wan Tso-lin et Hou King, mais ces citations sont tronquées, et un ouvrage de 1660, le !If

X # , Keng tseu ciao hia lei de * f> Souen Tch'eng-tsö, nous transmet. une rédaction plus complètes.

  1. Autrement dit, Song Lien n'avait sous les yeux que le second des deux rouleaux dont se composait l'oeuvre primitive de Leou Cheou.

  2. Cette impératrice était née à K'ai-fong-fou, alors capitale des Song, en 1115; au plus tard au début de 1427,(et non 1128 comme le dit le Song ehe), elle entrait comme concubine chez le futur empereur Kao-Isong, qui montait sur le trône en cette même année; elle-même ne fut élevée au rang d'impératrice qu'en 1143. Quand Kao-tsong abdiqua en 1162, elle le suivit naturellement dans sa retraite, mais eut encore à intervenir dans les questions de gouvernement, et garda de l'influence jusqu'à sa mort, en 1197. L'histoire a conservé le souvenir de ses talents de peintre et de calligraphe. Cf. Song ehe, chap. 243, fol. 8 r° et v°; P'ei wen (chai chou Noua p'ou, chap. 20, fol. 4 v° ; et quelques textes cités

dans le *9   re   a►ÏC Nan song kong kouei lsa
yong, fol. 2 ro et v° (édition du Wou lin Tchang kou ts'ong pien, 250 tsi).

  1. Le texte de Song Lien est reproduit par

M. Franke (p. 69), mais notre confrère ne l'arrête pas au même endroit que moi. Si on gardait quelque doute sur l'attribution de telle ou telle phrase

à Song Lien ou à Wan Tso-lin, on n'aurait qu'à se reporter au P'ei wen yu/ fou (s. v. keng tche t'ou) ou au Si ts'ing tcha ki de Hou King (chap. 2, fol. 11 r°; à propos d'un autographe de Tchao Along-fou, Hou King rappelle le pa du Tche l'ou par Song Lien). Wan'l'so-lin est naturellement hors de question dans ces citations; or, le P'ei wen yun fou et Hou King, qui empruntent directement leur texte à la collection littéraire de Song Lien, le citent de la même manière que moi.

  1. Le mots kivan peut signifier « chapitre » de livre, en tant que ces chapitres formaient jadis chacun un rouleau; mais, quand il s'agit de peintures comme ici, le sens primitif s'est maintenu, et on n'emploiera jamais kivan pour un album de peintures en feuillets pliés.

  2. Sur cet ouvrage, cf. CHAVANNES, dans T'oung Pao, II, x, 83. M. Chavannes appelle l'auteur * 3~

Souen T'ouei-kou ; en réalité, c'est là son hao et non son ming. Souen Tch'eng-tsö, dont la famille était originaire du Chan-tong, passa le doctorat en 1631. Après avoir pris du service auprès du rebelle Li Tseu-tch'eng, il se rallia à la dynastie mandchoue et devint vice-président du ministère de l'Intérieur.