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0148 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 / Page 148 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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A PROPOS DU KENG TCHE T'OU   111

pour en faire don au palais oriental (c'est-à-dire au prince héritier)... Quant à ces tableaux-ci (c'est-à-dire ceux du Nong sang t'ou), l'idée première en revient en réalité au serviteur Yuan, qui a prescrit au serviteur [Yang] Chouk'ien de s'inspirer des coutumes de la grande capitale (c'est-à-dire de Pékin) et, les divisant selon les douze mois en une série d'agriculture et une série de [culture du] mûrier, d'en faire vingt-quatre tableaux. En s'inspirant de ces tableaux, [le serviteur Tchao Mong-fou] a fait vingt-quatre poésies. C'est tout à fait l'idée des Coutumes de Pin, où les événements sont retracés selon les saisons. De plus Yuan] a chargé le[hiue-che] tch'eng-tche du Han-lin [-yuan], le serviteur (! 116 * R, A-lien t'ie-mou-eul', de traduire [ces poésies] à gauche [des tableaux] au moyen de caractères ouigours (wei-woueul-tseu). pour la commodité du regard impérial... »

Ce texte ne laisse pas que de soulever des questions assez complexes; elles se ramènent à deux principales. Y a-t-il un rapport entre le Tsai sang t'ou chouo et le Nong sang t'ou ?. Y a-t-il d'autre part un rapport entre le Nong sang t'ou et les vingt-quatre poèmes que nous connaissons?

Il n'apparaît pas tout d'abord que le premier problème doive nécessairement se poser. Le 30 septembre 1318, dit le Yuan che, des « Texte et Tableaux sur la plantation du mûrier » dus à Miao Ilao-k'ien ont été présentés au trône par Mai-tchou2. Le 27 mai 1318, selon la préface de Tchao Mong-fou, des « Tableaux de l'agriculture et de [la culture du] marier », oeuvre commune de Yang Chou-k'ien et de Tchao Mong-fou, avaient été transmis à l'empereur par Li Pang-ning et [Lieou] Yuan. Ne s'agit-il pas de deux oeuvres indépendantes qui n'ont en commun que l'analogie du sujet? Sans doute, mais l'analogie va jusqu'à l'identité. Malgré le titre de l'oeuvre attribuée à Miao Hao-k'ien, la réponse de l'empereur montre (lue ses tableaux devaient porter non seulement sur la culture du marier, mais

des odes du chapitre Pin Tong,. ou des « Coutumes de Pin », dans le Che king. Un autre Pin Tong t'ou (« Tableaux des coutumes de Pin ») avait été présenté à l'empereur en 4317, et placé, lui aussi, dans le palais du prince héritier ; l'auteur en était

T'a-che-pou-houa (Tas-buqa ; malgré son nom, ce n'était ni un Turc, ni un Mongol) ; cf. Yuan che, chap. 153, fol. 3 vo.

1. A-lien t'ie-mou-eul ('Artin-tamiir) était d'origine ouïgoure, mais savait très bien le mongol, et fut souvent chargé de faire des traductions dans cette langue ; cf. Yuan che, chap. 124, fol. 2 vo-3 r°. Le présent passage montre qu"ärßn•tlimür reçut l'ordrede se servir dans le cas présent non pas de l' « écriture nationale » des Mongols, qui

était celle créée en 4269 par le lama `Phags-pa, mais bien de l'ancienne écriture ouïgoure; mais la langue était à peu près certainement le mongol. L'utilité de cette traduction résultait de ce que l'empereur, s'il entendait sans doute le chinois, ne savait ni le lire ni l'écrire. Avec le Pin fong t'ou ou avec le Tsai sang l'ou, on l'instruisait surtout en réalité par l'image.

2. Ce Mai-tchou n'a pas de biographie spéciale au Yuan che, mais il apparait diverses reprises dans les « annales principales ». il avait été promu directeur du Bureau de l'agriculture et duc de Lou le 26 février de cette même année 1318 ; c'est lui qui dut mourir duc de Chen en 1336 (cf. Yuan che, chap. 26, fol. 3 r" ; chap. 39, fol. 2 v").