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0113 Histoire Générale de la Chine : vol.3
Histoire Générale de la Chine : vol.3 / Page 113 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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MALACCA   III

ordre du roi D. Manoel, Sequeira avait quitté Lisbonne le 5 ou le 8 avril 1508 1 avec quatre navires; il arrivait le 4 août à l'île Saint-Laurent qu'il côtoyait dans sa partie méridionale, passa à Cochin, où Almeida qui était encore

. vice-roi ajouta à sa flottille un navire monté par soixanté hommes, se rendit à Sumatra, où il visita le roi de Pedir avec lequel il conclut un traité d'alliance, puis à Pacem et enfin jeta l'ancre à Malacca le II septembre 1509.

«Malacca, écrit Osorio 2, est en la Chersonese d'or, assize sur la bouche d'une petite rivière. Cette ville avoit alors le plus renommé trafic de tout l'Orient et contenoit quatre mille pas de longueur, fort peu de largeur, riche d'arbres et de divers fruits : mais on luy ameine d'ailleurs les graines et autres vivres. La rivière partit la ville en deux, en telle sorte que les deux parts s'entretiennent par le moyen d'un pont. Les maisons et murailles estoyent proprement et magnifiquement basties. Le peuple est de couleur bazanée, au reste assez ciuil et doux en sa conversation. Quant au langage il est estimé si beau que tous ceux des regions et isles circonvoisins, qui trafiquent en Malaca, pensent estre beaucoup plus honnestes et ,gentils s'ils peuvent aprendre ce langage. Ce peuple prend plaisir aussi à se vestir et acoustrer proprement, ayma la musique est neantmoins vaillant en guerre, et ne fait difficulté de perdre la vie pour conserver et acquerir honneur. La ville dependoit jadis du grand et riche royaume de Siam, et le Prince de Malaca estoit tributaire du Roy de Siam. Mais quand ce. Prince se vid riche à cause des grands deniers qu'il tiroit'

des ports et peage, il s'asséura tellement en ses moyens qu'il se retira de l'obeissance de l'autre, et depuis maintint

sa liberté tant par armes, resistant bravement à ceux qui

luy couroyent sus, que par presens qu'il faisait aux conseillers du Roy de Siam pour le destourner de la guerre ».

Le sultan MAHMOUD CHAH qui régnait à Malacca depuis 1477 envoya les officiers du port s'enquérir de ce que venaient faire ces étrangers. Sequeira répondit : « Qu'un

r. Mr. D. Ferguson dit le 13 avril. 2. Osorio, f. 192 recto.