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0338 Histoire Générale de la Chine : vol.3
Histoire Générale de la Chine : vol.3 / Page 338 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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336   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

vivacité et plus ouverts que le commun des Chinois, le front large, le nez un peu aquilin, la bouche belle, un air gracieux

et doux, mais majestueux et grand, qui inspirait à ceux

qui approchaient de sa personne, de l'amour et un respect qui le faisaient aisément distinguer au milieu d'une cour

nombreuse : telles étaient les qualités extérieures de K'ang

Hi. Ces dehors avantageux, mais souvent trompeurs, annonçaient chez ce monarque une âme grande, qui le lais-

sait maître absolu de régler ses passions ; un esprit vif et

pénétrant ; un jugement sain et solide ; une mémoire heureuse, à laquelle rien n'échappait 1. » K'ang Hi déclarait :

« Je suis monté fort jeune sur le trône, et jamais je n'ai été porté à verser le sang. Pendant le long cours de mon règne mon unique soin a été de faire en sorte que chacun, de bon qu'il était, devînt meilleur encore 2.

K'ang Hi avait eu trente-cinq fils, dont onze moururent en bas âge, et vingt filles. L'impératrice-mère était morte à Pe King le i i janvier 1718.

K'ang Hi fut incontestablement le plus grand prince de cette dynastie mandchoue qui, arrivée au pouvoir par une véritable surprise, devait, moins de trois siècles plus tard, s'effondrer de la plus lamentable manière. Non seulement il eut la tâche ardue de consolider un trône ébranlé aussi bien par les attaques de. l'intérieur que par celles de l'extérieur, mais il eut en même temps à maintenir un gouvernement stable et à préparer à ses successeurs une besogne facile. Ajoutons qu'il fut en même temps un lettré et qu'il témoigna de sa tolérance à l'égard des prêtres étrangers, qui trouvèrent sous son règne une protection qu'ils n'avaient plus connue depuis l'époque mongole. Ses successeurs, Young Tcheng et K'ien Loung, dont la réputation a été surfaite par les missionnaires, ne firent pas preuve de la même largeur d'esprit. L'intolérance de ce dernier, loin de consolider le trône mandchou, en prépara au contraire la ruine : l'élément chinois vaincu au xviie siècle se ressaisit et de nombreux soulèvements contre le conquérant étranger en firent apparaître la faiblesse; les révoltes du xviiie siècle

I. MAILLA, XI, p. 354.

2. Instructions, dans Mém. conc. les Chinois, IX, p. 209.