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Histoire Générale de la Chine : vol.3 |
,LE DÉBUT DES ANGLAIS DANS L"EXTRÊME-ORIENT I7I
meaux, ils coureroient les risques d'en manquer à chaque instant.
» Enfin, après plusieurs mois de marche, ayant couru mille dangers, ils arriverent aux portes du Royaume, où le Roi tient une forte garnison. Là on interroge les Marchands sur ce qu'ils portent, d'où ils viennent, & en quel nombre ils sont. Dès ce que cette garnison est informée de ce qu'elle veut sçavoir, elle en donne avis la nuit suivante à la sentinelle de la plus proche Garnison, par un fallot qu'elle allume sur une hauteur ; celle-ci donne le même signal dans l'instant à la sentinelle suivante, ainsi, comme de bouche en bouche, l'arrivée de tous les Etrangers parvient au Roi dans quelques heures, tandis que le Courier le plus diligent ne pourrait le faire que dans plusieurs jours. Le Roi avec la même promptitude, & avec la même voye, répond ce qu'il juge à propos ; un certain signal, signifie qu'on laissé entrer, un autre, que l'on fasse attendre, un autre, que l'on refuse l'entrée.
» Si l'entrée est permise, ils marchent sous la conduite de certains Officiers, & logent dans des hôtelleries éloignées de distance égale les unes des autres, dans lesquelles ils trouvent à juste prix tout ce qui est nécessaire pour la vie ; arrivés à Mancup, il faut faire une déclaration bien exacte des Marchandises que l'on apporte, ensuite on va faire sa cour au Roi, & lui donner des 'présens tels qu'on le juge à propos. Il achète ce qui lui plaît, & fixe un prix pour tout le reste qu'il n'est pas permis d'excéder; il indique ensuite un jour dans lequel on expose en vente toutes les marchandises nouvellement arrivées ; le commerce se fait en échange, bu en espèce; & dès que les marchands ont vendu ce qu'ils avaient apporté, on leur donne leur audience de congé; les mêmes officiers, sous la conduite desquels ils étaient arrivés, les reconduisent, & on les fait loger dans les mêmes hôtelleries; ces Peuples ont des Préjugés si désavantageux sur les moeurs des Etrangers, qu'ils souffrent le moins qu'ils peuvent, et qu'ils restent parmi eux de peur de contracter quelques uns de leurs vices.
» Ils ont tous l'esprit vif et pénétrant, & ont de la douceur
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