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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0009 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 9 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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TROISIÈME

HISTOIRE DE

PARTIE

LA ROUTE

Est-il besoin d'en répéter l'aveu ? Nous ne sommes, de métier, ni archéologues ni géographes; et ce serait vraiment trop commode si, comme d'aucuns. le prétendent, il suffisait de voyager pour le devenir. Toutefois, l'étude que nous avons eu l'occasion de faire de la région du Nord-Ouest de l'Inde apporte à de simples philologues plus d'un exemple saisissant de la façon dont la géographie et l'archéologie aident à comprendre l'histoire. Rien n'est parfois plus illuminatif que de confronter sur place la tradition écrite avec des réalités qui, par contraste avec le caractère passager des générations humaines, apparaissent comme permanentes, et qui constituent en effet le décor presque immuable de leurs faits et gestes sur un théâtre donné. Ces impassibles témoins que sont, d'une part, les paysages et, de l'autre, les ruines, ne nous donnent pas seulement l'échelle des proportions : ils délimitent étroitement le champ des possibilités et, par suite, des hypothèses rétrospectives. Si le devoir de l'historien est de tenter la chimérique entreprise de ressusciter le passé, il ne réussira tant bien que mal cette approximative reconstruction qu'à condition de la replacer dans son cadre.

On conçoit donc que nous'soyons tout naturellement conduits à faire à l'histoire de l'« Inde du Nord » un premier essai d'application des observations géographiques et archéologiques que nous avons réunies dans les deux premières parties du présent ouvrage. On le voit aussi, il ne s'agit nullement de compiler, érudits à peu de frais, toutes les mentions relatives à cette région qui ont été déjà relevées par d'autres dans les textes iraniens, indiens, grecs, latins, chinois ou arabes : non que ce travail n'ait son prix, mais ce n'en est pas ici la place. Notre tâche, à la fois plus ambitieuse et plus modeste, est d'apporter notre contribution, un siècle après l'Ariana Antigua de H. Wilson, à la future monographie historique dont l'antique Ariane, aïeule plus vaste du moderne Afghânistân, mériterait assurément d'être à nouveau l'objet ; et, par définition, cette contribution doit se réduire aux quelques éclaircissements que fournit au passage, sur des circonstances ou des périodes encore mal débrouillées, la mise en scène, naturelle ou artistique, des lieux traversés par nous.

Dès lors, les lignes générales du plan que nous devons suivre se dessinent assez nettement. Sur ce qu'on appelle « les origines » la route n'aura pas grand-chose à nous apprendre, et c'est dommage : car, en histoire, ce que l'on sait le moins bien, ce sont toujours les commencements. Oh elle aura en revanche un mot décisif à dire, c'est quand nous en viendrons à l'itinéraire suivi par les grandes invasions de l'Inde à partir des Achéménides et d'Alexandre. En sens inverse,