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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0039 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 39 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUÊTES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES

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explorée (p. 29-3o et 34-35) le mena en trois ou quatre étapes jusqu'au Lampaka, les Lambagai de Ptolémée et le Laghmân actuel. En cette belle vallée, nouvelle longue halte, laquelle n'a pas seulement pour but de permettre aux traînards de rallier et aux troupes de se regrouper. L'inlassable activité d'Alexandre en profite pour se dépenser en deux directions différentes, négociations diplomatiques et préparatifs militaires. C'est là qu'au seuil de l'Inde redevenue indépendante il entre en contact personnel avec le prince héritier de Taxila et les autres rajas indiens que leurs craintes, leurs ambitions ou leurs rancunes particulières disposaient à se rallier à sa fortune et que sa prévoyance avait pris soin de convoquer. C'est non moins naturellement là qu'il amorce le plan de campagne qu'il a conçu pour forcer le couloir d'accès de la péninsule en partageant son armée en çleux corps, d'ailleurs fort inégaux : d'une part la colonne volante qu'il mènera lui-même à travers les montagnes qui dominent la rive septentrionale du Kôphên; et d'autre part le gros de ses troupes, placé sous le commandement de Perdikkas et d'Héphestion, lequel, après avoir passé sur la rive droite de ladite rivière, continuera à suivre la grand-route en direction de la capitale du Gandhâra et de l'Indus. En même temps, dans le but évident d'encourager ses soldats et de ne pas les laisser inactifs, il célèbre des sacrifices en l'honneur d'Athènè pour mettre sous le patronage de la Vierge guerrière la grande expédition qu'il médite, et, toujours soucieux d'assurer ses communications avec l'arrière, fait bâtir sur place une nouvelle ville forte à laquelle il donne le nom auspicieux de Nikaia, le tout en anticipation de ses prochaines victoires. Si, avec ces renseignements présents à l'esprit, vous vous demandez où était située cette Nicée d'Afghanistan, qu'il ne faut pas confondre avec celle qu'il érigea un peu plus tard sur le champ

de bataille de l'Hydaspe, vous n'avez guère l'embarras du choix. Elle ne peut en effet se trouver qu'entre l'ancien gué du Laghmân et le lieudit qui vit l'armée macédonienne se partager en deux corps, à la bifurcation des deux chemins qui mènent l'un à l'Est vers les montagnes et l'autre au Sud-Est vers le Kôphên. En termes géographiques actuels, le site de Nicée est donc à chercher sur la lieue de route qui sépare le village de Mandrâwar de celui de Chahâr-bâgh (fig. 36). Jetez à présent dans la balance l'importance stratégique qui s'attache aux « têtes de pont »; et aussitôt il devient à peu près certain que la place forte grecque se dressait sur le bord et devait même tenir les deux rives de la rivière. Telle est bien l'impression que donnent au voyageur les tertres jumeaux qui de part et d'autre, près de Mandrâwar sur la rive droite et de Karghai sur la rive gauche, semblent encore monter la garde au lieu traditionnel du passage. Pour notre part, nous n'avons aucune hésitation à suggérer que c'est là qu'il faudra quelque jour fouiller. Mais ne nous faisons pas trop d'illusions : que les futures fouilles du Laghmân nous rendent, après plus de deux mille ans, des vestiges probants de la Nicée d'Alexandre, cela est malheureusement aussi douteux que la découverte, vainement attendue, des restes des douze grands autels qu'il érigea avant sa retraite sur les bords de l'Hyphasis (20).

Il n'en reste pas moins acquis que nous tenons à présent le point précis où il divisa son armée. Le corps principal de celle-ci passa aussitôt après sur la rive méridionale du Kôphên, se ravitailla à nouveau dans l'oasis de Nagarahâra et, par une route que nous connaissons bien (supra, p. 41) tomba directement (selon toute probabilité aux environs du fort actuel de Michnî ) sur la forteresse où le roi Astès essaya vainement de l'arrêter dans sa marche — peut-être cette Orobatis que les Grecs devaient fortifier et occuper à leur tour au débouché des montagnes. Al. Cunningham s'est demandé, non sans quelque vraisemblance, si le nom de ce roi (skt. Hasti ?) ne se cache pas encore de nos jours sous celui de Hasht-nagar (les « huit-villes »), donné par étymologie populaire aux huit bourgades qui bordent le cours inférieur du Svât. Nous avons déjà signalé que cette rivière, appelée ici Landais est censée absorber dans ses multiples ramifications celles, presque