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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0033 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 33 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUÊTES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES

'99

de la plaine du Bas-Panjâb; et, d'autre part, celle-ci a été réunie (à travers l'Arachôsie passée sous silence) avec le Séistân. Ce n'est pas à nous qui avons vu se modifier sous nos yeux la carte de l'Europe, et même celle de l'Inde, de nous montrer surpris de ce changement, d'autant que ce dernier s'explique fort bien par des raisons de géographie économique. Le Panjâb est en effet naturellement divisé en deux parties par la chaîne transversale du Salt-Range ou Chaîne du Sel. Au Nord passe la grande voie historique, la « Grand Trunk Road » qui, à travers tout un chapelet de villes importantes, Peshâwar, Rawal-Pindî, Lahore, Delhi, met toujours en communication le bassin du Gange avec la Haute-Asie; mais l'angle méridional du Panjâb, beaucoup plus étroit et moins fertile, n'a jamais eu de relations directes avec l'Occident que par Kandahâr et Hérât, en suivant la route qui contourne au Sud le massif afghan (cf. fig. 4). Ainsi le bureaucrate persan qui conçut l'idée de cette « partition », comme on dit en anglais, a agi d'une façon beaucoup moins inconsidérée que ne l'a fait de nos jours Lord Curzon quand, pour diminuer l'encombrement de la paperasserie administrative à Calcutta, il imagina de procéder au partage du Bengale et eut lieu de s'en repentir : car il avait tranché dans le vif. La distribution entre deux satrapies, d'une part du bassin de la rivière de Kâbul et du Haut-Panjâb, d'autre part du bassin inférieur de l'Hêlmand et du Bas-Panjâb, se conforme au contraire aux lois naturelles des communications. géographiques.

L'ITINÉRAIRE D'ALEXANDRE EN AFGHANISTAN. — Le précieux document que nous a transmis Hérodote nous permet donc de fixer assez exactement pour le milieu du ve siècle avant J.-C. les limites orientales de l'empire achéménide. Cent ans plus tard, à la veille de l'arrivée d'Alexandre, la carte a changé d'aspect. Les tribus du Sindh ont mis à profit l'affaiblissement du pouvoir central sous les successeurs d'Artaxerxès Ier pour recouvrer leur indépendance; et par suite la XXe satrapie est complètement perdue. Celles du Panjâb n'ont pas tardé à en faire autant ; et la Vlle, le Para-Uparaesana, devenu le Paropanise où Paropamise des Grecs, s'est singulièrement rétrécie du côté de l'Est. Quand Strabon nous dit que la frontière entre la Perse et l'Inde avait été reportée sur l'Indus, il nous donne une indication aussi approximative que générale. Il ressort de la simple lecture d'Arrien que, même sur la grand-route stratégique du Nord-Ouest, l'autorité des satrapes n'était plus reconnue au'delà du Laghmân et de Nagarahâra ; et il nous faut en déduire que la rive droite du grand fleuve, tout le long de son parcours en plaine et sur une profondeur assez grande, avait échappé à l'emprise iranienne (cf. fig. 35). C'est de ce fait que les compagnons d'Alexandre ont pris avantage pour jeter un voile astucieux sur des précédents dont le rappel eût desservi leur gloire, et nier effrontément que les Achéménides eussent jamais franchi le grand fleuve. Mensonge délibéré; car à qui fera-t-on croire que les agents perses de leur service de renseignements aient pu et voulu leur cacher des événements aussi importants et aussi directement intéressants pour eux que l'occupation deux fois séculaire et l'évacuation relativement récente des deux rives de l'Indus ? Toutefois il faut reconnaître que, lorsqu'au printemps de 326 Alexandre se présenta devant Taxila, toute l'ceuvre de conquête, sinon d'exploration, des Grands-Rois était à refaire. C'est là justement ce qu'il fera, et rien d'autre : car son armée y veillera. Le silence concerté de son état-major a cessé de nous impressionner, et il ne nous échappe plus que la vraie raison de la mutinerie sur la Biâs est celle qu'il n'était pas permis de dire. Nous n'avons plus davantage lieu d'être surpris que les mêmes soldats qui viennent de refuser de gagner l'Océan oriental par la voie du Gange acceptent aussitôt de le faire par celle de l'Indus : ils savaient bien que de ce côté il y avait encore des provinces impériales à récupérer, et nous tenons la preuve écrite qu'ils le savaient. Dès qu'Alexandre atteignit, au printemps de 325, le confluent définitif des Cinq-Rivières (réunies dans le lit de l'Akésinès) avec