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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0036 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 36 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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202   LES GRANDES INVASIONS

a suivie et jalonnée d'Alexandries ? Nous ne demanderions pas mieux pour notre part, car tout se trouverait ainsi réglé d'avance : malheureusement nous avons de fortes raisons de craindre que, de ce côté comme' de celui de l'Inde (supra, p. 29 s.), on se soit laissé aller à adopter la ligne du moindre effort. Assurément il n'est pas raisonnablement permis de douter que la ville indigène d'Artakoana et l'Alexandrie d'Arie ne fussent quelque part dans le voisinage d'Hérât, encore que leur site ne soit pas définitivement fixé. Mais ce n'est sûrement pas à Farâh que se trouvait la vieille capitale de la Drangiane et soli nouveau satellite grec : il faut chercher beaucoup plus au Sud l'empjacement de Zarang ou Zàranj et de l'Alexandrie-Prophthasie. Il s'ensuit que la route ancienne — et pouvons-nous ajouter la médiévale — ne côtoyait pas le piedmont d'aussi près que la moderne et ne franchissait pas comme celle-ci l'Étymander ou Hermandrus (Hêlmand) à Girishk, mais à 40 kilomètres plus au Sud, au « Beste » de Pline l'Ancien, le Bust des géographes arabes et le Qaleh-é-Bist d'aujourd'hui, juste au-dessus du confluent du fleuve avec l'Arachôtos (Arghand-âb). Là commençait l'Arachôsie, laquelle occupait proprement les basses vallées de cette rivière et de ses nombreux affluents. C'est quelque part sur sa rive droite, où se tient toujours la route, qu'il faudrait à notre avis chercher la capitale des Arachôtoi et l'Alexandrie chargée de la surveiller. La ville de Kandahâr, encore que leur incontestable héritière, est au contraire située sur la rive gauche; et nous savons qu'elle est allée se déplaçant de plus en plus vers l'Est, en direction du Tarnak. C'est qu'elle subissait l'attraction de la route moderne qui emprunte vers Kâbul et jusqu'aux abords de Ghaznî la vallée de ce sous-affluent : mais cet itinéraire n'apparaîtra dans les textes qu'à partir des invasions musulmanes (17). La Relation de Hivan-tsang nous donnera au contraire à penser (infra, p. 237) que, jusqu'au vile siècle au moins, la grande voie de communication entre l'Arachôsie et le Kapiça longeait l'Arghand-âb. Ce chemin était assurément plus difficile que l'actuel, car la carte anglaise montre qu'il était à chaque pas coupé par des torrents latéraux : mais ainsi en avait apparemment décidé la fertilité de cette vallée bien arrosée; et la richesse archéologiqde (signalée, non encore vérifiée) du pays de Jâguda, pour lui rendre son ancien nom sanskrit, vient à l'appui de cette hypothèse. Deux autres considérations, l'une historique et l'autre géographique, peuvent encore l'étayer. La première est que l'emploi de cette voie, aujourd'hui délaissée, justifierait mieux le récit des difficultés considérables qu'aurait rencontrées l'armée grecque; la seconde est que la grande route actuelle de Ghaznî à Kâbul, au lieu de descendre le Logar, continue à déboucher dans l'angle Sud-Ouest du trapèze de montagnes qui entoure le Kapiça. Hivan-tsang nous confirmera bientôt que, de son temps, la route de Kâpiçî continuait de là à filer au Nord, en serrant de près le pied des montagnes de Paghmân, et en laissant Kâbul à une trentaine de kilomètres sur sa droite (cf., p. 31, la fig. 7 et infra, p. 214 et 232); et, soit rappelé en passant, la situation de cette ville à l'écart de la grande artère Nord-Sud nous expliquerait du même coup pourquoi il est si peu question d'elle dans les textes anciens. Mais bien que toutes ces données finissent par former un faisceau assez solide, nous nous gardons bien de les donner comme acquises. Nous estimons au contraire que les diverses questions que nous venons de soulever n'ont pas encore retenu suffisamment l'attention des spécialistes.

Contentons-nous donc pour l'instant de savoir en gros qu'Alexandre a finalement réussi à contourner et, dans sa partie orientale, à traverser le massif central de l'Afghanistân. Arrivé au pied du prétendu « Caucase », il y fonde une Alexandrie de plus, et l'utilise tour à tour comme base de départ dans les deux sens, d'abord pour son expédition de Bactrianë, puis pour celle de l'Inde. Comme cette ville forte commandait notre route, il nous incomberait de la localiser exactement. Il est malheureusement difficile de fixer à première vue son choix entre les diverses bourgades qui, à la pointe septentrionale du Kôh-Damân, dans un rayon de Io kilomètres, peuvent