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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0010 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 10 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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176   HISTOIRE DE LA ROUTE

dans la direction de la Haute-Asie, elle ne nous renseignera pas avec moins de précision sur les étapes obligées de la pénétration des missions bouddhiques jusque par-delà l'Hindûkush. Enfin, elle nous permettra de suivre d'assez près le reflux de la civilisation indienne, un instant débordante, puis refoulée peu à peu dans le Panjâb sous la pression des Scythes, des Parthes, des Tokhâres, des Huns, des Turcs, et enfin des Musulmans. La tragique extermination par Mahmûd de Ghazni des derniers rois hindous du Gandhâra marquera, avec le début du xie siècle, le terme déjà bien hasardeux de notre compétence et, par suite, de notre étude.

Par ailleurs, comme nous ne faisons pas œuvre d'historiens, mais seulement d'auxiliaires de l'histoire, nous ne voyons aucune raison de nous croire astreints à suivre de bout en bout l'ordre chronologique et à mener de front dans notre exposé les multiples aspects des événements. Les confidences que nous a faites la route ont porté, il va de soi, sur les sujets les plus variés : tantôt elles fixaient l'itinéraire des conquérants ou des missionnaires, des pèlerins ou des artistes; tantôt elles nous révélaient la survivance des plus vieilles superstitions ou le cheminement des idées nouvelles ; tantôt elles insistaient sur les coutumes et industries locales ou, au contraire, sur les modes et techniques d'importation ; et, à chaque fois, elles nous arrêtaient devant les monuments les plus hétéroclites ou faisaient défiler devant nous les types les plus divers, venus d'Occident, montés de l'Inde ou descendus de l'Asie centrale. Mais, tout compte fait, si nous laissons de côté le menu bavardage des étapes pour ne retenir que ce qui paraît le plus digne d'être rapporté, les propos les plus intéressants qu'il nous ait été donné de recueillir ne visaient guère que la politique, la religion ou l'art. Il y a tout intérêt et nul inconvénient à exposer ici séparément ces trois ordres de faits, si intimement mêlés qu'ils soient ensemble : chaque tableau, pris à part, n'en sera que plus clair et, le cadre demeurant pareil, il sera toujours facile de les superposer en les reportant l'un sur l'autre. Souhaitons enfin que personne ne nous prête charitablement la pensée que nous ayons épuisé toute l'information à tirer d'un voyage en Afghânistân. Après notre rapide prospection, nul ne ressent plus vivement que nous la nécessité d'enquêtes approfondies, menées sur chaque point particulier par des experts spécialistes, notamment en matière de linguistique et d'ethnologie. Nous plairait-il de l'oublier que les besoins immédiats de notre sujet nous le rappelleraient aussitôt de la façon la plus impérative.