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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0068 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 68 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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234   LES GRANDES INVASIONS

réunir les bêtes de somme et les provisions nécessaires pour lui et ses cent hommes d'escorte. Enfin, selon le rite accoutumé, le roi lui fait, le jour de son départ, un bout de conduite : ils couvrent de compagnie la distance d'un yojana en marchant vers le Nord-Est, jusqu'à K'iu-lou-sa-pang, localité qui, si tout ce qui précède est exact, serait à chercher aux abords de Paghmân : et là, comme il n'est si bons amis qui ne se quittent, ils se séparent pour de bon. Le monarque poursuit vraisemblablement sa route vers l'Est, c'est-à-dire vers le vieux Kâbul, où l'appellent ses _affaires et où son compagnon, trop pressé par le temps, a décliné de l'accompagner. Le pèlerin se hâte de prendre « la direction du Nord » et (interviennent ici les Mémoires) « il franchit des montagnes, passa des rivières et traversa plusieurs dizaines de petites villes situées sur les frontières du royaume de Kapiça ». Traduite en termes contemporains, cette phrase signifie qu'il suivit par monts et par vaux le sentier fort accidenté qui longe toujours le pied oriental de la chaîne de Paghmân, puis le versant Sud de l'Hindûkush (cf. fig. 7), et qui traverse, en effet, de nombreux bourgs dont les plus importants sont aujourd'hui Istâlif, Istarghij , Opiân, Tutam-Darrah (où il franchit le Ghorband), Parvân (où il franchit le Salang), Gul-behar (où il franchit le Palijshîr), pour ne rien dire des villages semés le long de cette dernière rivière. Bref, Hivan-tsang se borne à signaler en cet endroit (livre XII) son passage sur la lisière occidentale et septentrionale d'un pays qu'il estime avoir suffisamment décrit à la fin de son livre I. Bientôt, comme il était inévitable, il se trouve confronté par une passe particulièrement haute et difficile à laquelle il donne le nom de P'o-lo-si-na, évocateur de la Parsiana de Ptolémée. Marquart y a ingénieusement reconnu le pehlvi Apârsên, lequel correspond lui-même à l'avestique Upari-saena, que l'on a proposé de traduire « au-dessus des aigles » : de fait, c'est à ce propos que Hivan-tsang consigne sur ses tablettes la fable à laquelle nous avons déjà fait allusion plus haut (p. 17) et qui veut que l'Hindûkush soit infranchissable en vol pour les oiseaux (31). L'indication qu'il redescendit du sommet en direction du « Nord-Ouest », invite à identifier de préférence ce col avec celui de Khâvak (cf. supra, p. 2o) : de toute façon la descente le conduisit dans la vallée de l'Andar-âb. Il se retrouvait là sur des terres dépendant d'une autre vieille connaissance à lui, celle-ci fort peu recommandable, le vice-roi turc de Kunduz : mais les nécessités du voyage enseignent la tolérance et Hivan-tsang jugea prudent de rendre visite à cet usurpateur parricide et incestueux. Pour gagner la capitale du Houo il passa, marchant toujours « au Nord-Ouest », par le pays de K'ouo-si-to, c'est-à-dire de Khost (32). Il fut fort bien reçu, gardé tout un mois, et renvoyé avec une nouvelle escorte par le chemin que devait également prendre Marco Polo et où nous n'avons pas à le suivre, à travers le Badakhshân, le Wakhân et les Pâmirs.

LA RÉGION INDO-IRANIENNE AU MILIEU DU vlIe SIÈCLE.   Si nous avons débrouillé en quel-

que mesure l'itinéraire du pèlerin à travers l'Afghânistân, tant au retour qu'à l'aller, la raison de cette menue réussite est évidente. Il nous a suffi de suivre pas à pas nos sources au lieu de leur dicter d'avance leur leçon et de décider, a priori, que le dit itinéraire devrait obligatoirement passer par Kâbul et Ghaznî. Soit dit une dernière fois, il peut paraîtré choquant que Hivan-tsang, après Alexandre, se soit justement dispensé de visiter les deux villes afghanes que nous connaissons le mieux : mais on conviendra qu'il est trop tard pour y rien changer. Si, à présent, sur le canevas ainsi établi, nous reportons les données éparses dans la Biographie et les Mémoires, nous obtenons en récompense de notre docilité un tableau cohérent, en dépit de quelques lacunes, de l'état politique de la région entre Inde et Irân en 642 de notre ère, et tout d'abord de la dizaine de royaumes que le roi de Kapiça avait réunis sous son sceptre. Ceux-ci n'embrassaient pas seulement tout le bassin de la rivière de Kâbul, de l'Hindûkush à l'Indus : ils s'étendaient encore, nous l'avons vu, sur la rive droite du grand fleuve jusqu'aux frontières du Sindh et comprenaient, outre le district